La police britannique enquête sur des informations selon lesquelles un journaliste du Times aurait piraté des courriels d'un policier, en marge de l'affaire des écoutes téléphoniques au sein d'un autre journal du groupe Murdoch, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Elle a été saisie le 23 janvier par le député travailliste Tom Watson, membre de la commission parlementaire qui avait entendu cet été les Murdoch père et fils sur le scandale des écoutes, et très en pointe dans cette affaire, ont indiqué les enquêteurs, sans fournir plus de détails.

«Le police m'a confirmé qu'elle enquêtait au sein du Times, le journal de Murdoch, sur le piratage de courriels», a précisé sur Twitter le député.

News International, la filiale qui chapeaute les journaux britanniques de l'empire Murdoch, s'est refusée pour sa part à tout commentaire.

Cette enquête a été déclenchée à la suite du témoignage de James Harding, rédacteur en chef du Times, devant la commission d'enquête mise en place par le gouvernement pour faire un état des lieux des pratiques de la presse, après le scandale des écoutes.

Celui-ci a déclaré qu'un des journalistes du quotidien de référence britannique avait réussi à accéder au courriel d'un policier, auteur d'un blogue. Le reporter avait fait l'objet d'un avertissement écrit de sa hiérarchie.

«Ce reporter estimait que sa recherche d'informations était dans l'intérêt du public, mais nous avons considéré que ce comportement n'était pas conforme à ce que l'on attend d'un journaliste du Times», avait expliqué James Harding.

«Le Times n'a jamais eu recours au piratage informatique, ni jamais demandé à qui que ce soit d'y recourir pour obtenir des informations», avait-il assuré.

L'affaire des écoutes a ébranlé les médias britanniques, à commencer par le groupe de presse du magnat Rupert Murdoch.

Au centre de ce scandale se trouve, un de ses ex-fleurons, le tabloïd News of the World, qui a fait, selon la police, écouter 800 personnes dans les années 2000, personnalités, membres de la famille royale ou citoyens au coeur de l'actualité. Plusieurs dizaines se sont pourvues en justice. Le News of the World a dû fermer précipitamment cet été, emporté par le scandale.