Tout proche de voir sa réforme de l'assurance maladie devenir réalité, le président Barack Obama est encore allé vendredi à la rencontre des Américains pour la défendre, disant s'attendre à un «vote historique» au Congrès où les élus se préparaient à un week-end décisif.

«Dans seulement quelques jours, une lutte d'un siècle trouvera son aboutissement dans un vote historique», a déclaré M. Obama lors d'une réunion publique devant 8 500 personnes à l'université George-Mason de Fairfax (Virginie, est), à 30 km à l'ouest de Washington. «À quelques kilomètres d'ici, le Congrès est dans les dernières étapes d'un débat décisif sur l'avenir de l'assurance maladie aux États-Unis. C'est un débat qui a fait rage non seulement l'année passée, mais pendant la plus grande partie du siècle écoulé», a rappelé M. Obama, en soulignant que son lointain prédécesseur Theodore Roosevelt, au début du XXe siècle, avait le premier lancé un tel chantier.

«Au coeur de ce débat, se trouve la question de savoir si nous allons continuer à accepter une assurance maladie qui travaille mieux pour les compagnies d'assurance que pour les Américains. Parce que si ce vote échoue, le secteur des assurances va continuer à faire ce qui lui plaît», a lancé le président.

Les assureurs «vont continuer à refuser une couverture maladie aux gens. Ils vont continuer à leur refuser des soins. Ils vont continuer à faire augmenter les primes de 40, 50 ou même 60% comme ils l'ont fait ces dernières semaines sans avoir à en répondre d'une façon ou d'une autre», a-t-il ajouté.

«Ils le savent. C'est pour cela que leurs groupes de pression hantent les couloirs du Congrès en ce moment même», a encore dit le président. «C'est pour cela qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour tuer ce projet de loi».

«Allons-nous faire de ce vote une victoire pour les Américains?», a demandé le président, avant d'ajouter: «le temps de la réforme, c'est maintenant».

M. Obama, qui avait promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour défendre une réforme dont il a fait le grand enjeu du début de son mandat, a effectué plusieurs déplacements ces dernières semaines en dehors de Washington pour plaider la cause de son adoption au Congrès, où elle a connu revers et retards.

Répétant qu'il ne «savait pas comment cela allait se traduire sur le plan politique», en particulier en vue des élections de la mi-mandat en novembre, et ne pas y accorder d'importance, il a affirmé être certain d'une chose: «ce projet de loi, ce texte va être extrêmement important pour l'avenir des États-Unis».

Jeudi, M. Obama a renoncé à se rendre en tournée en Asie afin d'être présent à Washington lors du vote final du Congrès sur la réforme, prévu dimanche.

Vendredi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a affirmé être «très heureuse de voir l'élan qui se développe au sujet du projet de loi», qui doit rassembler 216 voix sur 435 pour être adopté. Elle s'est dite certaine que lorsque le texte fera l'objet d'un vote, «nous aurons une grande victoire pour les Américains».

Ce texte serait in fine une version amendée du plan adopté le 24 décembre 2009 par le Sénat, et que certains démocrates à la Chambre renâclaient à entériner. Mais plusieurs de ces indécis ont annoncé leur ralliement ces derniers jours, après que M. Obama les a contactés.

La dernière version de ce plan doit fournir une couverture maladie à au moins 32 millions d'Américains qui n'en ont pas.

Après l'adoption à la Chambre au terme d'un processus tortueux et sa promulgation par le président Obama, le Sénat devra encore adopter les «corrections» souhaitées par la Chambre.