Israël a résisté lundi aux demandes pour une enquête internationale, une semaine après son raid meurtrier contre une flottille humanitaire, se disant prêt à procéder à un «examen» interne sur le blocus de la bande de Gaza.

Le gouvernement de Benjamin Nétanyahou, soumis à des pressions internationales croissantes, envisagerait la création d'une «commission de vérification» interne, où pourraient siéger des juristes étrangers choisis par Israël, sur les circonstances de cet abordage sanglant et les aspects légaux de la poursuite du blocus de Gaza au regard du droit international.

Le ministre de la Défense Ehud Barak a fait allusion à une telle initiative devant la Knesset (Parlement) en affirmant qu'Israël était prêt à procéder à «un examen» permettant de vérifier si le blocus de Gaza est «conforme ou non au droit international».

Le débat continue de faire rage en Israël alors qu'une commission parlementaire a recommandé de retirer une partie de ses privilèges à une députée arabe israélienne, Hanin Zoabi, accusée de «trahison» pour sa participation à la flottille humanitaire pour Gaza.

La coalition de droite au pouvoir a également facilement triomphé de trois motions de censure déposées par l'opposition à la suite de l'assaut qui a fait sept morts, des ressortissants turcs, le 31 mai.

La Turquie, qui a pris des sanctions diplomatiques contre Israël, a prévenu qu'il ne «saurait être question d'une normalisation des relations turco-israéliennes» si Israël refusait une commission d'enquête de l'ONU.

En visite en Italie, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s'est dit favorable «à une enquête, avec une présence internationale» sur l'assaut israélien.

Le vice-président américain Joe Biden, de passage en Égypte, a pour sa part indiqué que les États-Unis étudiaient de «nouveaux moyens pour répondre aux aspects humanitaire, économique, sécuritaire et politique de la situation à Gaza», réitérant la position de Washington selon laquelle «le statu quo est intenable».

L'Union européenne tentera également le 14 juin à Luxembourg d'élaborer une proposition commune visant à une levée du blocus, selon le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos.

Dimanche, la France avait proposé que l'UE assure le contrôle des navires à destination de Gaza, tout en estimant nécessaire de s'assurer qu'ils ne transportent pas d'armes.

Cinq militants pro-palestiniens irlandais, dont le cargo a été arraisonné samedi alors qu'il tentait de briser le blocus de Gaza, ont affirmé qu'ils tenteraient à nouveau d'apporter de l'aide au territoire palestinien, lundi à leur retour à Dublin.

«Nous appelons le président Obama à faire ce qu'il peut pour que le siège (des liaisons) par terre, air et mer soit levé», a plaidé le prix Nobel de la paix Mairead Maguire, lors d'une conférence de presse.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, va également se rendre dans la bande de Gaza la semaine prochaine en signe de «solidarité», a indiqué son directeur de cabinet, Hicham Youssef, confirmant des informations du Hamas, qui contrôle le territoire.

Il s'agirait de la première visite d'un chef de l'organisation panarabe à Gaza, a-t-il souligné.

La bande de Gaza a de nouveau été le théâtre de violences avec la mort de quatre membres présumés des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, tués par l'armée israélienne à une centaine de mètres du rivage.

Selon des témoins, leur bateau a été attaqué par des vedettes et des hélicoptères israéliens au large du camp de réfugiés de Nousseïrat (centre) vers 04H00 (01H00 GMT).

L'armée israélienne a confirmé qu'une patrouille de marine avait repéré une embarcation avec à bord «un groupe de terroristes qui portaient des combinaisons de plongée en route pour commettre une attaque terroriste».