Des centaines de militants du convoi maritime d'aide à Gaza expulsés par Israël après l'assaut meurtrier de lundi sont arrivés jeudi en Turquie, où les examens des corps des neuf victimes ont montré que toutes avaient été tuées par balle.

Israël, sous forte pression internationale après le raid sanglant contre la flottille pro-palestinienne, a confirmé que l'ensemble des 700 étrangers arrêtés avaient été expulsés, à l'exception de sept blessés. Mais des représentants d'ONG arrivés dans la nuit en Turquie ont renouvelé les accusations de violences à l'égard d'Israël.

Les militants morts dans le raid sont huit Turcs et un Américain d'origine turque, tous tués par balle, dont un à bout portant, selon les conclusions des médecins légistes turcs.

Au total, 488 militants turcs expulsés d'Israël sont arrivés dans la nuit à l'aéroport d'Istanbul, où ils ont été accueillis en héros par un millier de personnes, agitant des drapeaux turcs et palestiniens, scandant des slogans anti-israéliens.

35 autres militants ont été rapatriés en Grèce.

Le président turc Abdullah G-l, accusant Israël d'avoir commis «l'une des plus graves erreurs de son Histoire», a assuré que les liens entre la Turquie -longtemps un des seuls alliés de l'État hébreu au proche-orient- et Israël «ne seront plus jamais les mêmes».

Le président de l'ONG islamiste IHH, un des principaux organisateurs de la flottille, a pour sa part affirmé à son arrivée que toutes les victimes du drame ne sont pas connues. «Ils nous ont rendu neuf corps (...) Mais la liste des martyrs est plus longue», a affirmé à l'AFP B-lent Yildirim.

Un militant espagnol présent dans la flottille, Manuel Tapial, a lui aussi estimé que le bilan était plus lourd, évoquant «de 16 à 20 morts».

Une passagère belge du navire turc Mavi Marmara, où les commandos israéliens ont attaqué, a elle affirmé que les passagers n'étaient pas armés, comme l'ont déclaré les autorités israéliennes selon lesquelles leurs soldats ont agi en légitime défense.

«Les passagers du bateau avaient une attitude non violente, pacifique. Il n'y avait pas d'armes. Il n'y avait aucune attitude de provocation ou l'intention de se mêler à la violence, pas du tout», a déclaré Kenza Isnani.