Trois citoyens canadiens ont été arrêtés et seraient actuellement toujours détenus par les autorités israéliennes à la suite de l'assaut donné par les forces armées contre une flottille humanitaire en route vers Gaza, lundi.

Du bout des lèvres, le ministère des Affaires étrangères a confirmé, hier, l'arrestation de trois de ses ressortissants, refusant de révéler leur identité et de réclamer leur rapatriement, comme l'ont fait plusieurs pays, dont la France et l'Italie.

 

«Nous sommes au courant que trois citoyens canadiens ont été mis en garde à vue en Israël. Nous travaillons avec les autorités locales et nous fournissons de l'assistance consulaire au besoin. En raison de la Loi sur la protection des renseignements personnels, aucun autre détail ne peut être divulgué», a souligné par courriel Ambra Dickie, porte-parole du Ministère. Aucun Canadien n'aurait toutefois été blessé, a ajouté Ottawa.

Les proches du militant britanno-colombien Kevin Neish, 53 ans, ont cependant confirmé que celui-ci se trouvait à bord d'un des bateaux composant le convoi et qu'il était du nombre des personnes arrêtées.

«Peu avant 10h30, nous avons reçu la confirmation qu'il était détenu et qu'il serait expulsé dans les 72 prochaines heures», a souligné son amie, Zoe Blunt. Militant de longue date qui a pris part à plusieurs missions humanitaires du même genre, M. Neish avait été affecté à la protection des journalistes à bord du Mavi Marmara.

«Sa tâche était de servir de bouclier humain, de gagner du temps en bloquant l'entrée de la salle où se trouvaient les journalistes, advenant une attaque de l'armée», a expliqué Mme Blunt, qui a d'abord craint que son ami n'ait été blessé, n'ayant eu aucune nouvelle pendant plus de 48 heures.

Pour la deuxième journée consécutive, le dossier a rebondi jusqu'à la Chambre des communes, où le premier ministre Stephen Harper a refusé de joindre sa voix à celle des Nations unies, qui ont réclamé la tenue d'une enquête publique et indépendante, en plus de demander la libération des prisonniers civils étrangers interceptés en eaux internationales.

Les chefs du Bloc québécois et du NPD, Gilles Duceppe et Jack Layton, ont déploré la faiblesse de la réaction d'Ottawa, qui devrait, selon eux, insister sur le rapatriement de ses ressortissants.

Le chef libéral, Michael Ignatieff, a refusé de se prononcer sur la réponse du gouvernement canadien à ce raid israélien. En soirée, le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'il travaillait de près avec les autorités locales pour «faciliter le retour de ces Canadiens».