Parmi les noms suggérés à Oslo comme possibles lauréats du prix Nobel de la paix 2012 figurent des militants des droits de l'homme d'Afghanistan, de Russie, de Cuba et de la Biélorussie ainsi qu'un Américain analyste des techniques de résistance non violente.

La liste des candidats est tenue secrète et seul le vainqueur sera révélé vendredi prochain par le comité norvégien.

- Ales Beliatski, 50 ans, un symbole de la résistance en Biélorussie. Président de l'un des principaux mouvements de défense des droits de l'homme, il poursuit sa lutte contre le régime autoritaire dans cette ancienne république soviétique, même en étant en prison. Emprisonné depuis août 2011, ce vice-président de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a été condamné en novembre à quatre ans et demi de prison pour fraude fiscale. Cette condamnation a été vivement dénoncée par l'Occident, et l'ONG Amnistie Internationale le considère comme « prisonnier de conscience ».

Gene Sharp, politologue américain de 84 ans, est un apôtre de la révolution non violente dont il a écrit, littéralement, le mode d'emploi dans un livre qui aurait inspiré les « printemps » arabes. « De la dictature à la démocratie : Un cadre conceptuel pour la libération » a été écrit en 1993. Il peut être lu en ligne, libre de droits. Il donne 198 idées « d'intervention non violente », des sit-ins, aux grèves en passant par les mouvements de boycottage ou les gouvernements parallèles.

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Le politologue américain Gene Sharp est un apôtre de la révolution non violente.

Yoani Sanchez, blogueuse dissidente cubaine née en 1975, incarne depuis plus de cinq ans une nouvelle forme de résistance au régime communiste cubain, qui lui a valu de nombreux prix et une notoriété internationale qui dépasse largement sa popularité à Cuba. Son blogue Génération Y constitue une somme de témoignages sur la vie quotidienne à Cuba, dénonçant l'inertie du régime et la désespérance des Cubains. Affirmant être soumise à un « harcèlement permanent » des forces de sécurité, elle a été plusieurs fois interpellée, la dernière, le 5 octobre à Bayamo (sud-est) où elle entendait couvrir un procès pour le quotidien espagnol El Pais.

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La blogueuse dissidente cubaine Yoani Sanchez.

Svetlana Gannouchkina, 70 ans, cofondatrice de l'organisation russe Memorial avec Andreï Sakharov. Cette ONG a été créée en 1989 pour recenser les crimes du régime soviétique et sauvegarder la mémoire des victimes des répressions, mais elle s'est rapidement attachée à défendre les droits de l'homme, notamment en Tchétchénie. Svetlana Gannouchkina a aussi cofondé en 1990 le comité « Assistance civique », toujours actif, qui vient en aide aux réfugiés et migrants issus des anciennes républiques soviétiques, avant de s'investir pour Memorial. Après le retour au Kremlin en mai de Vladimir Poutine pour un troisième mandat de président, Mme Gannouchkina, qui siégeait depuis 2002 au sein de la Commission pour les droits de l'homme auprès du président, a claqué la porte de cette instance.

- L'Afghane Sima Samar, 54 ans, est une pionnière de la lutte pour les droits des femmes qui a bravé de multiples menaces de mort dans son pays, ravagé par la guerre. Elle préside aujourd'hui la Commission afghane indépendante des droits de l'homme, la première organisation à enquêter sur les violations des droits de l'homme dans le pays. Mais elle s'est surtout fait connaître en créant en 1989 l'ONG Shuhada, qui dirige quatre hôpitaux, 12 cliniques, 60 écoles et refuges pour les femmes en Afghanistan et au Pakistan, puis comme ministre du gouvernement afghan.

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Svetlana Gannouchkina, 70 ans, a fondé l'organisation russe Memorial avec Andreï Sakharov.

- L'Afghane Sima Samar, 54 ans, est une pionnière de la lutte pour les droits des femmes qui a bravé de multiples menaces de mort dans son pays, ravagé par la guerre. Elle préside aujourd'hui la Commission afghane indépendante des droits de l'homme, la première organisation à enquêter sur les violations des droits de l'homme dans le pays. Mais elle s'est surtout fait connaître en créant en 1989 l'ONG Shuhada, qui dirige quatre hôpitaux, 12 cliniques, 60 écoles et refuges pour les femmes en Afghanistan et au Pakistan, puis comme ministre du gouvernement afghan.

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Sima Samar (à droite) s'est fait connaître en créant en 1989 l'ONG Shuhada, qui dirige quatre hôpitaux, 12 cliniques, 60 écoles et refuges pour les femmes en Afghanistan et au Pakistan, puis comme ministre du gouvernement afghan.