L'attribution du prix Nobel de la paix au dissident emprisonné Liu Xiaobo n'influera pas sur le système politique chinois, a affirmé mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

«Si certaines personnes tentent ainsi de modifier le système chinois, (...) ils font une grossière erreur», a déclaré Ma Zhaoxu, au sujet de ce prix décerné vendredi dernier à Oslo par le comité Nobel.

«Le comité Nobel norvégien, en attribuant ce prix à une personne condamnée en Chine, ne montre aucun respect pour le système judiciaire de la Chine», a-t-il ajouté, lors d'un point de presse régulier.

«Des politiciens essaient d'utiliser cela pour attaquer la Chine», a poursuivi le porte-parole.

M. Ma a confirmé que les relations entre Oslo et Pékin pâtiraient forcément de ce prix. Le gouvernement chinois a déjà annulé une rencontre prévue mercredi à Pékin avec la ministre norvégienne de la pêche, en visite en Chine.

Constatant que ses mises en garde préalables au comité Nobel n'avaient pas eu d'effet, la Chine a été ulcérée par ce prix de la paix attribué à un vétéran de la dissidence chinoise.

Tout en exerçant une vaste censure en Chine de la nouvelle de ce Nobel, les autorités chinoises ont assigné à résidence à Pékin Liu Xia, l'épouse de Liu Xiaobo, en l'empêchant de communiquer avec les diplomates et les journalistes étrangers.

Liu Xia devrait «avoir le droit de se déplacer librement», a estimé mardi l'ambassade des États-Unis à Pékin.

«Ses droits doivent être respectés et elle doit avoir le droit de se déplacer librement», a indiqué dans un courriel à l'AFP Richard Buangan, porte-parole de l'ambassade.

«Nous restons préoccupés par les nombreux articles selon lesquels Liu Xia est assignée à résidence à Pékin», a-t-il ajouté.

Les États-Unis selon lui «continuent à suivre de près» l'évolution de la situation concernant Liu Xia.

Liu Xiaobo, emprisonné dans le nord-est de la Chine, est devenu vendredi dernier le premier citoyen chinois à se voir décerner le Nobel de la paix.

Âgé de 54 ans, il purge une peine de 11 ans de prison après avoir été l'un des auteurs de la «Charte 08», un texte qui réclamait une Chine démocratique.