Madonna, Oprah Winfrey, Michael Moore... Aux États-Unis, des célébrités, comme de très nombreux anonymes, ont salué la victoire de Barack Obama, qui a donné lieu à des manifestations de joie à travers le pays.

Madonna a évoqué mardi soir la victoire d'Obama devant des milliers de spectateurs venus assister à son concert à San Diego. «C'est une soirée historique! (...) Nous avons de la chance de la partager ensemble», a lancé la «Material Girl», comme en témoigne une vidéo diffusée sur YouTube.

L'animatrice vedette de télévision Oprah Winfrey, qui a pleuré lors de la célébration de la victoire organisée par Obama à Chicago, a confié à l'émission The Insider: «J'étais tellement excitée et ensuite j'ai ressenti une sorte de calme.» Interrogée sur ce que cette élection signifiait selon elle pour les États-Unis, cette supportrice de la première heure du candidat démocrate, a répondu: «cela signifie la démocratie dans ce qu'elle a de meilleur. (...) Nous l'avons fait, l'Amérique l'a fait.»

Dans un communiqué, l'acteur George Clooney a «félicité le président élu Obama pour sa victoire historique», tandis que l'actrice Scarlett Johansson, qui a soutenu le candidat démocrate durant sa campagne, affirmait dans un communiqué que «l'immense espoir suscité par Obama est contagieux».

L'actrice Lindsay Lohan, le cinéaste Michael Moore et le rappeur Kanye West ont également réagi sur Internet. «Obama est notre président!», proclame Lohan sur sa page du site MySpace. Elle ajoute que tous ceux qui ont participé au scrutin «quel que soit leur choix (...) peuvent être fiers d'avoir voté». West, dont la mère Donda est morte en novembre dernier, a diffusé un portrait du président élu sur son blog, accompagné de ce message: «Boujour maman, Obama a gagné!»

Quant à Moore, il a également réagi sur son site: «Qui parmi nous n'est pas à court de mots? Les larmes coulent, des larmes de joie, des larmes de soulagement. Un stupéfiant et gigantesque raz-de-marée d'espoir dans une période de profond désespoir.»

À travers tout le pays, de nombreux Américains ont fêté la victoire d'Obama mardi soir, des foules en liesse dansant dans la rue, pleurant et paralysant la circulation.

Les célébrations se sont poursuivies jusque tard dans la nuit à Washington, où de nombreux Américains ont paradé sur Pennsylvania Avenue, avec des tambours, des ballons et un portrait grandeur nature d'Obama. «J'ai entendu qu'il avait gagné et je suis venu ici», a expliqué Hollis Gentry, 45 ans. «Je suis venu dire une prière (...) pour que nous puissions changer le pays et le monde.»

Dans le quartier noir de Harlem à New York, Thomasina Wright avait le sourire. «Je suis très contente», a-t-elle souligné. Cette élection «signifie que je peux dire à mes sept petits-enfants qu'ils ont une chance d'être président.»

À Detroit, des voitures transportant des partisans d'Obama ont défilé devant une sculpture représentant le poing du boxeur noir Joe Louis, klaxonnant et leurs occupants criant le nom du nouveau président.

À Saint Louis, Sarah Geels, 32 ans, pleurait à chaudes larmes. «C'est incroyable», déclarait cette bibliothécaire d'université. «C'est trop beau pour être vrai. Il y aura bientôt une amélioration profonde dans le pays.»

À Philadelphie, des milliers de Noirs et de Blancs on convergé vers l'hôtel de ville. Sous une pluie légère, ils ont dansé au son de musiques diffusées par des autoradios. L'élection de Barack Obama «est très importante pour moi», expliquait Pamela Williams, 46 ans. «Le changement est sur le point d'arriver.»

«Nous avons le premier président noir, un président noir!», soulignait à Cincinnati Mike Louis, un Noir de 53 ans, né à l'époque de la lutte pour les droits civiques, qui suivait très ému l'annonce des résultats du scrutin sur un écran installé sur une place de la ville. «C'est un pas en vue de guérir ce pays du racisme. C'est un pas de géant en vue de rassembler ce pays.»

À Chicago, le fief d'Obama, 125 000 personnes se sont rassemblées à Grant Park mardi soir pour assister au discours du nouveau président élu. «C'est fantastique», a commenté Hulon Johnson, 71 ans, un directeur d'école à la retraite. «J'ai toujours dit à mes enfants que c'était possible, maintenant ils devront me croire.»

«C'est l'extase», déclarait de son côté Jasom Samm, un commerçant de 33 ans, qui célébrait la victoire d'Obama à Los Angeles. «J'ai trois enfants, et cela veut dire que beaucoup de portes s'ouvrent pour eux.»

À Atlanta, dans l'église baptiste Ebenezer où prêchait jadis Martin Luther King, John Lewis, un héros de la lutte pour les droits civiques, disait avoir du mal à y croire. «C'est une grande soirée, une soirée incroyable!»