Barack Obama et John McCain, loin de pouvoir goûter au repos dominical, battaient la campagne dimanche à 48 heures du scrutin qui doit les départager dans la course à la Maison Blanche, alors que le candidat démocrate maintenait un avantage dans tous les sondages.

Tôt dimanche matin, les deux sénateurs ont repris leurs avions de campagne, accélérant davantage le rythme pour tenter de rallier les derniers indécis à leur cause.Le républicain John McCain, 72 ans, avait devant lui une véritable journée marathon avec des rassemblements en Pennsylvanie (est), dans le New Hampshire (nord-est), puis en Floride (sud-est) où il doit prendre le podium peu après minuit heure locale (minuit lundi).

Barack Obama, 47 ans, qui deviendrait le premier président noir s'il était élu mardi, passera une grande partie de son dimanche dans l'Ohio (nord), avant de se diriger lui aussi vers la Floride.

Dans le système américain, pour gagner, les candidats doivent engranger au moins 270 des 538 grands électeurs du Collège électoral. L'élection se joue dans une dizaine d'Etats indécis, les «swing States», susceptibles de basculer d'un camp à un autre jusqu'à la dernière minute.

Parmi ces Etats, la Floride et l'Ohio, avec respectivement 27 et 20 grands électeurs avaient été cruciaux en 2000 et 2004 lors dans les victoires de George W. Bush.

Le dernier sondage quotidien Gallup publié dimanche donnait un avantage de 8 points à M. Obama à 51% contre 43% pour M. McCain parmi les électeurs susceptibles d'aller voter. Selon le site spécialisé indépendant RealClearPolitics l'écart était de 6,7 points en moyenne pour des sondages réalisés entre les 30 octobre et 1er novembre.

Mais le camp républicain ne baisse pas les bras et se dit confiant. Dimanche, Rick Davis le directeur de campagne de M. McCain, a reconnu sur la chaîne de télévision Fox que son patron était en difficulté mais selon lui, «il a répliqué et il va se battre jusqu'à la ligne d'arrivée (...) et va gagner».

«Mac est de retour!», a lancé dimanche matin à Wallingford (Pennsylvanie) le candidat républicain en tentant de galvaniser ses supporteurs et en assurant qu'il se voyait gagner l'élection.

Samedi soir, John McCain a participé à l'émission populaire «Saturday night live». Se prêtant au jeu de la parodie, il a vanté, aux côtés de l'imitatrice Tina Fey grimée en Sarah Palin, la colistière du candidat républicain, les mérites des «produits McCain» à la manière d'un animateur d'émission de téléachat.

Dans l'Ohio, un Etat en pleine désindustrialisation touché par la crise, Barack Obama devait mener une véritable course de fond dimanche avec des visites à Colombus, Cleveland en compagnie du chanteur Bruce Springsteen, puis Cincinnati.

«Dans deux jours, en ce moment fondateur de l'histoire, vous pouvez donner à ce pays le changement dont nous avons besoin», a déclaré M. Obama devant 60 000 supporteurs à Colombus.

Son épouse Michelle présente à ses côtés a ajouté: «Barack Obama a besoin de vous ces deux prochains jours. Il va avoir besoin de vous ces quatre prochaines années et ces huit prochaines années».

Pendant ce temps, l'équipe du candidat démocrate a saisi une nouvelle occasion de critiquer le camp adverse. Le vice-président Dick Cheney symbole des années Bush, a annoncé samedi qu'il était «ravi» de soutenir la candidature de M. McCain. Dimanche dans une publicité, le camp démocrate moque ce nouveau soutien en présentant le sénateur de l'Arizona comme étant complètement lié à MM. Bush et Cheney.

David Axelrod, le proche conseiller de M.Obama a répondu aux propos de Rick Davis sur la chaîne ABC en expliquant que ce dernier occultait la réalité, pour masquer selon lui l'inévitable résultat de cette élection.

«Je pense qu'il doit s'en tenir à une certaine interprétation (de la position des candidats) pour garder le moral des troupes», a dit le stratège démocrate.