«Joe le plombier», simple artisan de l'Ohio devenu célèbre la semaine dernière après avoir contesté le plan fiscal de Barack Obama, offre depuis plusieurs jours une ligne d'attaque inespérée pour John McCain qui exploite ce filon au maximum.

«Ce n'est pas seulement Joe», mais c'est aussi tous ceux qui travaillent dans les petites entreprises américaines, a dit samedi à Woodbridge (Virginie) John McCain lors d'un rassemblement en plein air devant plusieurs centaines de personnes.

A Concord (Caroline du Nord) plus tôt dans la journée, puis à Woodbridge, John McCain a utilisé presque la moitié de son discours pour parler de Joe Wurzelbacher, de Toledo (Ohio) pour qui il a pris fait et cause depuis que le désormais célèbre plombier a interrogé dimanche dernier M. Obama sur son plan fiscal.

M. Wurzelbacher s'était alors dit inquiet quant au plancher d'imposition de 250 000 dollars par an pour les propriétaires de petites entreprises, proposé par Barack Obama.

Le sénateur de l'Arizona, à la traîne dans les sondages, a déclaré notamment que Barack Obama va augmenter les impôts des propriétaires de petites entreprises ce qui va coûter des emplois.

«Le rêve de Joe est de devenir propriétaire d'une petite entreprise qui va créer des emplois dans sa ville et les attaques contre lui sont des attaques sur les petites entreprises dans tous le pays qui emploient 84% des Américains», a-t-il lancé.

M. Obama, en meeting dans le Missouri a accusé pour sa part M. McCain de se battre pour «les plus riches entreprises d'Amérique» et affirmé que «les vents du changement» soufflaient.

Le sénateur de l'Illinois prévoit de diminuer les impôts de 95% des Américains.

«On peut se demander: comment diminuer les impôts de 95% des Américains, alors que 40% ne paient pas d'impôts sur le revenu? Comment passe-t-on sous le chiffre zéro?», a demandé John McCain samedi.

«C'est la clé de tout le plan Obama: puisqu'on ne peut pas réduire les impôts sur ceux qui ne payent rien le gouvernement leur enverra à tous un chèque. Et le Trésor financera cela en imposant d'autres gens, dont certains comme Joe», a dit M. McCain.

«Le plan d'augmentation d'impôts de Barack Obama interviendra au pire moment pour les Etats-Unis», a insisté M. McCain.

Le sénateur de l'Arizona a expliqué qu'il ne procéderait pas de la même façon: «Si je suis élu président je ne taxerai pas les petites entreprises et les familles avec des enfants».

Le candidat républicain a également attaqué samedi dans un discours radio-diffusé la politique fiscale de Barack Obama en s'appuyant là encore sur l'exemple de «Joe le plombier».

«Joe a expliqué qu'il travaille pour une petite société de plomberie et de chauffage. Il a pensé racheter cette société lorsque son patron prendrait sa retraite», a expliqué M. McCain. «Le problème c'est que cela ferait de lui la cible, parmi des millions d'autres propriétaires de petites entreprises, d'une brusque augmentation d'impôts, conformément au plan de mon adversaire», a-t-il ajouté.

M. McCain a dit que Barack Obama «croit en la redistribution des richesses, pas aux politiques qui nous aident à en créer plus».

Enfin, son conseiller économique Doug Holtz-Eakin a transmis à la presse samedi un memo dans lequel il indique qu'une étude récemment publiée par l'Institut des politiques de l'emploi stipule que la politique de salaire minimum de Barack Obama va coûter quatre millions d'emplois.