«Joe le plombier», vedette du débat présidentiel entre les candidats républicain John McCain et démocrate Barack Obama, a refusé jeudi de dire pour qui il voterait le 4 novembre, tout en exprimant ses craintes de se voir imposé davantage sous une présidence Obama.

«Ce n'est pas que je ne veux pas payer d'impôts, on doit payer des impôts», a déclaré Joe Wurzelbacher dans un entretien sur la chaîne ABC, «c'est juste que le fait de nous prendre un peu plus d'argent parce qu'on travaille plus dur, ça fait peur». «Par rapport à d'autres personnes, j'ai travaillé plus dur pour (cet argent). Pourquoi devrais-je être imposé plus que d'autres?», s'est-il interrogé, alors que son nom a été cité plus de vingt fois au cours du débat télévisé de mercredi soir.

M. Wurzelbacher avait interpellé Barack Obama en tournée électorale dans l'Ohio (nord) au sujets de ses projets fiscaux.

Il a confié mercredi soir sur CBS avoir toujours voulu interroger les candidats à la présidentielle et «vraiment les coincer et les faire répondre à une question, pour une fois, au lieu de danser des claquettes autour» du sujet. «Et malheureusement, j'ai posé la question, mais j'ai encore eu des claquettes ... (Obama a été) presque aussi bon que Sammy Davis Jr», a encore déclaré M. Wurzelbacher, citant le célèbre chanteur noir.

Lors du débat présidentiel, John McCain a mentionné à maintes reprises le cas de «Joe le plombier», évocateur selon lui de l'ensemble des petits entrepreneurs.

Quand la journaliste d'ABC lui a demandé sa réaction en entendant son nom lors du débat, M. Wurzelbacher a répondu: «Ca m'a choqué».

«Personne ne m'a contacté pour être au débat ou pour que mon nom soit utilisé», a-t-il dit. «Je n'ai pas été contacté par eux (l'équipe de McCain) ou sollicité pour venir au rassemblement» électoral de Barack Obama, a-t-il assuré.

Il a maintenu ses craintes de devoir payer plus d'impôts s'il rachetait son affaire et parvenait à porter ses revenus annuels au-dessus du seuil de 250.000 dollars, en cas de victoire de M. Obama à la présidentielle du 4 novembre.

«Aujourd'hui, c'est 250.000 dollars. Et s'il (Obama) décide qu'à 150.000 dollars, vous êtes plutôt riches (...) On est sur une pente dangereuse. Quand cela va-t-il s'arrêter?"

«Honnêtement, pourquoi devrait-on être pénalisé par notre réussite?», a-t-il fustigé, estimant qu'«Obama veut nous prendre (un) droit fondamental». «C'est un point de vue socialiste et il est complètement faux».

Il a refusé de dire pour quel candidat il comptait voter. «C'est une décision personnelle. Seuls moi même et le bouton que je vais pousser connaîtront la réponse».