John McCain cherche désespérément comment s'en prendre à son adversaire démocrate Barack Obama, hésitant entre le «respect», l'attaque personnelle et de nouvelles initiatives économiques, à deux jours de son dernier débat télévisé avant la présidentielle américaine.

Pressé par son propre camp de promettre des baisses d'impôts à trois semaines du scrutin du 4 novembre, le candidat républicain a choisi de pas annoncer pour le moment de nouveau plan fiscal.

Le sénateur républicain de Caroline du Sud, Graham Lindsey, l'un des plus proches ami politiques de John McCain, avait indiqué dimanche à la télévision que le candidat était sur le point d'annoncer de nouvelles baisses d'impôts pour les investisseurs, afin de donner un coup de fouet à l'économie.

Or, les conseillers de John McCain ont assuré peu après à la presse que leur candidat n'annoncerait pas dans l'immédiat de nouvelles mesures fiscales.

John McCain, attendu lundi en Virginie et en Caroline du Nord, dans l'est du pays, devait parler d'économie, mais sans annoncer de nouvelles mesures.

La semaine dernière, il a proposé un plan de sauvetage des propriétaires immobiliers menacés de saisie. Mais ce plan n'a pas eu l'effet escompté, si l'on en croit les sondages.

Selon une enquête ABC News/Washington Post, Barack Obama mène par 53% d'intentions de vote contre 43% à M. McCain. Les sondeurs ont souligné qu'aucun candidat n'avait jamais pu remonter une telle avance au mois d'octobre depuis... 1936.

En pleine crise financière, 55% des sondés ont dit que l'économie serait l'élément le plus important dans leur choix, alors que M. Obama paraît plus compétent dans ce domaine pour 53% des électeurs contre 37% qui choisissent M. McCain.

Le démocrate profite aussi de l'impopularité de l'équipe sortante, le président George W. Bush tombant à 23% d'opinions positives.

L'inquiétude des républicains conduit certains d'entre eux à prôner des mesures radicales.

«Il est temps de virer l'équipe de campagne», écrit lundi dans le New York Times l'éditorialiste conservateur William Kristol, estimant qu'au point où il en est, M. McCain «n'a rien à perdre».

Barack Obama a prévu de son côté de prononcer lundi à Toledo (Ohio, nord) un grand discours de politique économique axé sur ses mesures destinées à sortir les classes moyennes du marasme.

La question raciale, longtemps taboue, a fait irruption dans la campagne avec les déclarations d'un parlementaire démocrate John Lewis, figure de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960, qui a accusé ce week-end John McCain d'inciter à la haine contre Barack Obama.

Vendredi, John McCain a appelé ses partisans à «respecter» son adversaire, après des propos de plus en plus malveillants tenus par certains d'entre eux à l'encontre du sénateur de l'Illinois. Au cours de ses meetings, les noms d'oiseau à l'égard de M. Obama ne manquent pas, certains le traitant de «terroriste», ou de «traitre» pour ses relations supposées avec Bill Ayers, un ex-militant dont le groupe a organisé une campagne d'attentats aux Etats-Unis dans les années 1960.

Dimanche, il a réitéré devant ses partisans cet appel au respect. Il n'a toutefois pas pu s'empêcher de dire sur le ton de la plaisanterie qu'il allait «fouetter son +vous savez quoi+» lors du débat télévisé de mercredi.

Ce débat sera le troisième et dernier entre les deux hommes.