«Nobama, Non à Obama» lance la foule survoltée rassemblée à Bethlehem pour écouter le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain et sa colistière Sarah Palin.

A 27 jours de l'élection présidentielle, le sénateur de l'Arizona et sa colistière sont en campagne dans l'Etat convoité de Pennsylvanie et les partisans républicains se déchaînent au simple énoncé du nom du candidat démocrate.

«Qui est le sénateur Obama?», lance un John McCain, semblant peu soucieux des sondages qui le placent derrière Barack Obama, lors d'un meeting à l'université Lehigh, à Bethlehem. «C'est une bombe!», crie une personne dans la foule, en écho aux accusations républicaines selon lesquelles le candidat démocrate «copine avec des terroristes».

«Ce que le sénateur Obama dit aujourd'hui et ce qu'il a fait dans le passé sont souvent deux choses différentes», assure le sénateur de l'Arizona devant une foule déjà conquise.

«Qui est le vrai Obama? Est-ce le candidat qui a promis de baisser les impôts des classes moyennes ou le politicien qui a voté pour augmenter les impôts des classes moyennes?», demande M. McCain, déclenchant de nouvelles huées.

A plusieurs reprises, le candidat républicain a qualifié son adversaire de «politicien de Chicago». Lors du débat de mardi soir, le candidat républicain n'avait jamais appelé son adversaire par son nom se contentant d'un vague: «celui-là».

Avant le meeting, un responsable républicain local, Bill Platt, avait «chauffé» la salle en parlant à plusieurs reprises de «Barack Hussein Obama», insistant sur le second prénom du sénateur de l'Illinois.

Durant le discours de M. McCain, la foule a crié à plusieurs reprises: «socialiste» (assimilé à une injure aux Etats-Unis, ndlr), «terroriste» ou «menteur» quand le nom de M. Obama était prononcé. Derrière les orateurs, un panneau proclamait «les bébés victimes de l'avortement pour McCain».

Sarah Palin, qui continue d'électriser la base républicaine, a égrené toutes les qualités de son colistier terminant par: «son rival se bat pour lui-même, John McCain se bat pour vous!». Son discours a déclenché des tonnerres d'applaudissements et de tapements de pieds ainsi que des cris «John McCain, John McCain», «Etats-Unis, Etats-Unis» et le sempiternel «Nobama, Nobama».

«Avec l'aide de la Pennsylvanie, nous allons envoyer John McCain à la Maison Blanche», a-t-elle dit alors que de nombreux spectateurs brandissaient des pancartes «Sarah, on t'aime».

Dans la salle, presque tous les spectateurs sont Blancs.

Intervenant au début du meeting, Cindy McCain, la femme du candidat démocrate, avait affirmé que M. Obama «lui faisait froid dans le dos» pour avoir voté, selon elle, pour couper les fonds destinés aux combattants américains en Irak.

La campagne républicaine a sensiblement durci le ton contre M. Obama. En Floride en début de semaine, M. Obama avait été traité de «terroriste» par certains spectateurs lors d'un meeting de Sarah Palin et au moins une personne avait crié «tuez-le», à l'adresse de M. Obama, lors d'un autre rassemblement dans cet Etat où les démocrates gagnent du terrain selon les sondages.

John McCain et Sarah Palin avaient rendez-vous dans la soirée en Ohio (nord), un autre Etat clef. A leur arrivée à Strongsville, certains de leurs partisans portaient des pancartes: «en avant, lâchez les chiens».