La républicaine Sarah Palin a entamé à New York un marathon diplomatique destiné à démentir son inexpérience en matière internationale, mais la candidate à la vice-présidence américaine semblait soucieuse d'éviter les contacts avec les journalistes.

Arrivée à New York lundi soir en provenance de Philadelphie, la colistière du candidat à la présidence John McCain a fait ses premiers pas en rencontrant notamment les présidents afghan Hamid Karzaï et colombien Alvaro Uribe.

Mme Palin, 44 ans, dont l'inexpérience sur les dossiers internationaux est soulignée dans la presse qui ne manque pas une occasion de rappeler qu'elle a obtenu son premier passeport en 2007, a commencé sa tournée par une rencontre avec le chef de l'Etat afghan dans un hôtel de Manhattan.

«Ils ont parlé de leurs enfants, elle a demandé le nom du bébé de M. Karzaï qui est né l'an dernier», ont indiqué les photographes présents.

Le blog politique du New York Times «The Caucus», précise que M. Karzaï a alors répondu «Mirwais, ce qui veut dire la lumière de la maison», à quoi la candidate a répondu: «Oh c'est joli».

Les reporters de la presse écrite n'ont pas été été admis à l'entretien, et n'ont pas pu interroger Sarah Palin à l'issue de la rencontre, ce qui a provoqué un tollé en début d'après-midi.

Les relations de Mme Palin avec la presse sont tendues, elle n'a donné aucune conférence de presse --et seulement deux interviews-- depuis le 22 août, quand John McCain avait pris tout le monde par surprise en la prenant pour colistière, alors qu'elle n'a qu'une expérience politique limitée et aucune expérience internationale.

Plus tard, le président afghan a provoqué l'hilarité de l'assemblée lors d'une table ronde organisée par la très sérieuse Asia Society, quand il a cité Mme Palin parmi les personnalités qu'il avait rencontré dans la journée.

Il lui a rendu hommage, affirmant qu'elle était «une femme très capable», qui a «posé les bonnes questions sur l'Afghanistan». «Elle s'est montré inquiète et a demandé comment elle pouvait aider», a souligné le président afghan, ajoutant «je suis donc très content».

Pour ses entretiens Mme Palin était accompagnée de Randy Scheunemann, un conseiller de politique étrangère du camp républicain, et de Steve Biegun, un ancien conseiller pour la sécurité nationale du président George W. Bush.

La candidate, portant d'ordinaire des couleurs chaudes, était pour l'occasion vêtue d'un strict tailleur noir couvrant les genoux. Seule fantaisie qu'elle s'était autorisé: des boucles d'oreille en or en forme d'Alaska, l'Etat américain qu'elle gouverne à l'extrême nord-ouest des Etats-Unis.

Après la rencontre avec M. Karzaï, elle a eu un entretien à huis-clos à la résidence de l'ambassadeur de Colombie à l'ONU avec le président colombien Alvaro Uribe, avec qui elle a évoqué les relations entre les deux pays, et le projet de traité de libre-échange bloqué par les démocrates au Congrès, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la campagne républicaine, Hessy Fernandez. Ils ont aussi discuté de la lutte contre le trafic de stupéfiants, a-t-elle ajouté.

Dans l'après-midi Mme Palin a vu l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger, 85 ans, Prix Nobel de la Paix et un des diplomates majeurs du 20ème siècle.

Mercredi, l'aspirante vice-présidente doit poursuivre son marathon new-yorkais, en faisant la connaissance des présidents géorgien et ukrainien, respectivement Mikheïl Saakashvili et Viktor Iouchtchenko, de l'Irakien Jalal Talabani, et du Pakistanais Asif Ali Zardari, veuf de Bénazir Bhutto.

Un entretien est également prévu avec Bono, le chanteur de U2 très engagé dans les grandes causes humanitaires.