Les débats télévisés opposant les candidats à la Maison Blanche sont devenus des épisodes essentiels de la campagne présidentielle.

Voici un rappel des grands moments de ces débats télévisés inaugurés en 1960.

 

- Le débat John Kennedy-Richard Nixon (1960). Selon les historiens, ce premier débat, le 26 septembre 1960, est le coup de pouce qui a permis au démocrate John Kennedy de devancer le républicain Richard Nixon.

Quand les deux hommes se retrouvent face à face, plus de 66 millions de téléspectateurs les observent. D'un côté, un Nixon pâle et mal rasé, sortant de l'hôpital, portant une chemise trop grande et suant abondamment. De l'autre, un Kennedy bronzé au retour de plusieurs jours de campagne en Californie, reposé et détendu. Quand il prend la parole, il regarde systématiquement la caméra et non le journaliste qui lui pose la question, comme le fait Nixon.

 

- Le débat Jimmy Carter-Gerald Ford le 23 septembre 1976. Dès le début, un incident technique coupe le son. Les deux candidats n'osent pas bouger du plateau et pendant près de 30 minutes ils resteront aussi immobiles que des mannequins. Lors du second débat, le 6 octobre, le président Ford commet une gaffe irréparable en affirmant: «Il n'y a pas de domination soviétique en Europe orientale».

 

- Le débat Carter-Ronald Reagan le 28 octobre 1980. L'ex-acteur Ronald Reagan révèle son talent de grand communicateur à l'occasion de cet unique débat qui l'opposera au président Carter, une semaine seulement avant l'élection. «Est-ce que vous vous sentez mieux qu'il y a quatre ans?», demande-t-il en regardant les téléspectateurs dans les yeux.

 

- Le débat Reagan-Walter Mondale le 21 octobre 1984. Le président Reagan a 73 ans mais fait de cet handicap un atout. «Je ne vais pas transformer l'âge en sujet de campagne. Je ne vais pas exploiter, pour des raisons politiques, la jeunesse et l'inexpérience de mon adversaire», dit-il.

 

- Le débat George Bush-Michael Dukakis le 13 octobre 1988. Le candidat démocrate, surnommé «l'homme de glace», manque l'occasion de faire preuve d'émotion. «Si votre femme Kitty était violée et assassinée, seriez-vous favorable à la peine de mort pour l'assassin ?», lui demande un journaliste. «Non», répond froidement M. Dukakis avant d'enchaîner sur des statistiques sur la criminalité dans son Etat du Massachusetts.

 

- Le débat Bill Clinton-Bush (1992). Pour la première fois, trois candidats à la Maison Blanche partagent la tribune et l'indépendant Ross Perot rafle la mise. Par son ton direct, Ross Perot tranche avec le style pompeux et l'air offusqué du président. «Expérience? rétorque-t-il à M. Bush qui l'avait interpellé à ce sujet. Oui, j'admets ne pas avoir l'expérience qu'il faut pour endetter le pays de plus de quatre milliards de dollars. Par contre, s'il s'agit de faire quelque chose au lieu de toujours ne faire qu'en parler, alors, cette expérience-là, moi je l'ai».

M. Perot recueillera près de 19% des voix. Jamais un candidat indépendant n'avait obtenu autant de voix.

 

- Le débat Al Gore-George W. Bush le 3 octobre 2000. Le vice-président Al Gore exaspère les téléspectateurs par une attitude de premier de la classe, faisant étalage de sa science et soupirant bruyamment lorsque les réponses de George W. Bush n'ont pas l'heur de le satisfaire. «Si nous sommes un pays arrogant, nous serons perçus comme tels, alors que si nous nous montrons humbles, nous serons respectés», affirme M. Bush. «Cela m'ennuie de sur-engager nos soldats à travers le monde (...) Je veux en faire une utilisation judicieuse», ajoute-t-il.

 

- Les débats John Kerry-Bush les 30 septembre, 8 et 13 octobre 2004. Les échanges sont souvent intenses. «Le président n'a pas trouvé d'armes de destruction massive en Irak. Par conséquent il a transformé sa campagne en une arme de tromperie massive», affirme John Kerry.