Le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama, qui poursuivait sa campagne samedi en Floride, a déclaré que son adversaire républicain John McCain «dilapiderait» les économies et les retraites des Américains s'il était élu.

M. Obama, qui faisait déjà campagne vendredi en Floride, un Etat-clé ayant assuré la victoire à George Bush en 2000, a estimé samedi qu'en privatisant la Sécurité sociale l'administration M. McCain entraînerait une paupérisation chez les retraités les plus défavorisés.

Les responsables de campagne de M. Obama et ceux de son adversaire n'avaient pas encore réagi samedi matin après l'annonce selon laquelle le plan de l'administration Bush pour combattre la crise financière coûterait 700 milliards de dollars.

M. Obama a cité des propos de son adversaire expliquant dans le journal «Contingencies» son plan pour l'assurance maladie: «Ouvrir le marché de l'assurance maladie à plus de concurrence sur le plan national, ainsi que nous l'avons fait sur le secteur bancaire ces dix dernières années, nous offrirait plus de choix de produits innovants, moins handicapés par le poids de la régulation étatique».

«Donc autrement dit, il veut procéder avec l'assurance maladie comme ils l'ont déjà fait avec Wall Street. Eh bien, sénateur, je connais des gens de la rue qui ne trouveront pas que c'est une bonne idée», a lancé M. Obama.

«Il n'y a qu'un seul candidat dont la campagne est dirigée par sept des plus puissants lobbyistes de Washington». «Et, les amis, ce n'est pas moi», a ajouté M. Obama.

«Je protégerai la Sécurité sociale, alors que John McCain veut la privatiser», a-t-il dit lors d'un meeting consacré plus spécifiquement aux problèmes des femmes. «Sans la Sécurité sociale, la moitié des femmes âgées vivraient dans la pauvreté. Mais si mon adversaire l'emportait, les millions d'habitants de Floride qui comptent sur elle verraient cette semaine leur Sécurité sociale mise en jeu sur les marchés financiers».

Dopé par le mécontentement de l'opinion envers la gestion de la crise financière par les républicains, M. Obama a retrouvé, dans un sondage Gallup diffusé samedi, le niveau qu'il avait atteint fin août avant la convention républicaine, avec 50% d'intentions de vote contre 44% à son adversaire John McCain.

Les stratèges de M. McCain affirment que les républicains ne «privatiseraient» pas le système de retraite hérité de la période de la Grande dépression des années 1930. Mais ils permettraient à des Américains d'investir dans des produits «sûrs» comme les bons d'épargne.

«Il s'agit d'une tentative désespérée de tirer un profit politique en utilisant la tactique de la peur et la tromperie... Barack Obama a prouvé qu'il dirait et ferait n'importe quoi pour faire passer son ambition personnelle avant les véritables changements dont les Américains ont besoin», a dit Tucker Bounds, un porte-parole de John McCain dans un communiqué.