Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a indiqué mercredi ne pas s'attendre à une initiative diplomatique de dernière minute du président américain Barack Obama sur le conflit avec les Palestiniens.

Une telle initiative fait l'objet de spéculations et d'inquiétudes depuis plusieurs mois en Israël. M. Lieberman est l'un des tout premiers responsables israéliens aussi haut placés, sinon le premier, à la juger publiquement improbable.

Le premier ministre Benjamin Nétanyahou a lui-même exprimé sa préoccupation récemment.

«Je ne crois pas», a répondu M. Lieberman lors d'une conférence où on lui demandait s'il escomptait une telle initiative avant que M. Obama ne cède la place à Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier.

«Il est clair que nous sommes dans une période de transition, il est clair qu'aujourd'hui, en Israël, mais aussi dans le reste du monde, nous attendons de nouvelles politiques, une nouvelle administration», a dit M. Lieberman lors de cette conférence organisée par le quotidien Jerusalem Post.

Responsables, diplomates et analystes conjecturent sur la possibilité que M. Obama, avant de partir, soutienne une résolution de l'ONU sur le conflit israélo-palestinien ou rompe avec la politique consistant à opposer le veto américain à toute résolution défavorable à Israël. Une autre éventualité envisagée est celle d'un discours énonçant les paramètres de résolution du conflit selon les États-Unis.

MM. Obama et Nétanyahou ont entretenu pendant huit ans des relations personnelles difficiles et la droite israélienne s'est emparée de l'élection de Donald Trump pour y voir l'annonce de nouvelles opportunités pour le pays, de relancer la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés, voire de proclamer l'arrêt de mort de l'idée d'un État palestinien.

M. Lieberman a pressé la droite de rester silencieuse et de laisser le temps à la nouvelle administration américaine de s'installer avant de définir avec elle «une nouvelle approche».

Il a exprimé son pessimisme quant à une résolution prochaine du conflit: «Quiconque parle d'accords finaux dans les deux, trois, quatre prochaines années... je crois que c'est une illusion».