Le secrétaire d'État américain John Kerry ne voit pas ses efforts pour négocier un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens comme un échec, mais son équipe entre dans une «phase d'attente» le temps que les parties réfléchissent à leur approche.

«C'est un moment de transition», a souligné vendredi lors de son point de presse la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki. «Nous ne pouvons pas forcer les parties à prendre des mesures qu'elles ne veulent pas prendre».

«Nous sommes dans une phase d'attente pour voir ce que les parties décident de faire par la suite», a-t-elle ajouté.

Les tentatives de John Kerry - et ses nombreux voyages sur place - pour essayer de décrocher un accord de paix au 29 avril se sont effondrées jeudi quand les Israéliens ont annoncé la suspension des négociations de paix en cours avec l'Autorité palestinienne, après l'annonce de sa réconciliation avec le Hamas, bête noire de l'État hébreu qui le considère comme un «groupe terroriste».

Mme Psaki a toutefois refusé d'y voir un échec de John Kerry, très impliqué dans ce dossier depuis qu'il a pris ses fonctions en février 2013.

«Il a toujours dit qu'il pensait que cela valait la peine d'essayer de s'engager dans ces efforts en tant que facilitateur ou en jouant le moindre rôle pour aider les parties à se rassembler à la table (des négociations), non seulement pour les États-Unis, mais aussi pour les parties, car le statu quo n'est pas viable», a-t-elle affirmé.

«Car l'avenir avec une solution à deux États, avec de meilleures opportunités, avec une plus grande prospérité économique est dans l'intérêt des deux peuples», a-t-elle poursuivi. «Et nous continuons de croire qu'il est dans l'intérêt de l'Amérique, ainsi que d'Israël et du peuple palestinien de voir si nous pouvons résoudre ce conflit».

La porte-parole a par ailleurs indiqué que le président palestinien Mahmoud Abbas avait insisté sur le fait que tout gouvernement formé avec le Hamas «sera son gouvernement et représentera sa politique, ce qui inclut la reconnaissance d'Israël, le respect de la non-violence, le respect des accords antérieurs, l'engagement à prendre part à des négociations pacifiques vers une solution à deux États».

Les promesses de M. Abbas sont «une chose positive», selon Mme Psaki, mais Washington va attendre de voir ce qui se passe dans les prochaines semaines.