Le Conseil révolutionnaire du Fatah, mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas, a approuvé par acclamation lundi soir son refus de reconnaître Israël comme État juif, ont indiqué à l'AFP des participants à la réunion.

M. Abbas a assuré dans un discours qu'à «l'âge de 79 ans, il n'allait pas céder sur les droits de son peuple ni trahir sa cause», selon les mêmes sources, alors que le dirigeant palestinien est attendu la semaine prochaine en visite officielle aux États-Unis, où il doit être reçu par le président américain Barack Obama le 17 mars.

«Le président Abbas a affirmé une fois de plus son refus de reconnaître la judéité de l'État d'Israël et les membres du Conseil révolutionnaire se sont levés pour applaudir et saluer cette décision, qui a été approuvée à l'unanimité», a déclaré à l'AFP un membre de cette instance du Fatah sous le couvert de l'anonymat.

«Malgré les grandes pressions exercées sur nous, nous ne pouvons pas accepter cela», a prévenu le président palestinien, cité par ces sources, ajoutant qu'il avait salué le soutien apporté dimanche par les ministres arabes des Affaires étrangères à cette position.

Élément cardinal d'un accord de paix

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a fait de la reconnaissance d'«Israël comme État du peuple juif» un élément cardinal d'un accord de paix, assurant affirmant que c'est cela, et non l'occupation des Territoires palestiniens, la «racine du conflit» entre les deux peuples.

Les Palestiniens rejettent catégoriquement cette revendication, faisant valoir qu'ils ont déjà reconnu l'État d'Israël en 1993 et que cela reviendrait à renoncer sans contrepartie au «droit au retour» des réfugiés, ainsi qu'à leur propre Histoire.

L'administration américaine, apparemment acquise à une reconnaissance de la judéité d'Israël, a néanmoins souligné que cette question, qui risque de compromettre «l'accord-cadre» auquel travaille le secrétaire d'État John Kerry, devrait faire l'objet d'une entente entre les négociateurs israéliens et palestiniens.

«Notre position depuis un bon moment est qu'Israël est un État juif. Cela ne traduit pas, bien sûr, ce sur quoi les parties s'entendront», a déclaré vendredi une porte-parole du département d'État, Jen Psaki.

Lors de sa dernière navette au Proche-Orient en janvier, M. Kerry a présenté aux deux parties un projet d'«accord-cadre» traçant les grandes lignes d'un règlement définitif portant sur les questions dites de «statut final»: les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.