Cible de vives critiques du gouvernement israélien, le secrétaire d'État américain John Kerry a juré mercredi qu'il ne se laisserait pas «intimider» dans ses efforts de paix entre Israël et les Palestiniens.

Les relations entre alliés israélien et américain traversent une phase de turbulences depuis plusieurs mois et le chef de la diplomatie américaine a été nommément mis en cause ces derniers jours par des ministres israéliens.

Ces membres du gouvernement de Benyamin Nétanyahou ont accusé John Kerry d'utiliser les menaces de boycottage international contre Israël pour lui arracher des concessions dans les négociations de paix avec les Palestiniens. Lors d'une conférence sur la sécurité samedi à Munich en Allemagne, M. Kerry a évoqué les risques d'un boycottage visant Israël si ses efforts pour parvenir à un accord de paix n'aboutissaient pas.

Le ministre israélien du Logement Uri Ariel l'a accusé de ne pas être un «médiateur honnête».

Dans sa première réaction mercredi à cet incident, le secrétaire d'État, ancien combattant au Vietnam, a répliqué fermement dans un entretien sur CNN: «J'ai été attaqué dans le passé par des gens utilisant des balles réelles, pas des mots, et je ne vais pas être intimidé».

«Je ne vais pas plier face à l'engagement du président (Barack) Obama pour tenter de faire la paix au Proche-Orient», a martelé M. Kerry.

Ce dernier a relancé fin juillet le dialogue direct entre Israël et les Palestiniens, pour une durée de neuf mois, et doit présenter dans les prochaines semaines ses propositions de paix.

Les détails de ce plan restent confidentiels et M. Kerry «ne va pas passer trop de temps à s'émouvoir de mots qui sont lancés contre lui», a défendu sa porte-parole Jennifer Psaki. Lundi, la conseillère à la sécurité nationale de la Maison-Blanche Susan Rice avait jugé «les attaques personnelles en Israël visant le secrétaire d'État Kerry totalement infondées et inacceptables».