La trêve entre le Hamas et Israël se dessinait dimanche autour de la bande de Gaza, où aucun Palestinien n'a été tué pour la première fois depuis trois jours et où le nombre de roquettes tirées vers le territoire israélien a fortement baissé.

Aucun raid israélien n'a été signalé et seule une dizaine de projectiles ont été tirés sur Israël, après la mort de 18 Palestiniens, dont une moitié de civils, et le tir de plus de 140 projectiles de la bande de Gaza, la confrontation la plus violente entre les deux camps depuis la fin de l'opération israélienne «Plomb durci» en janvier 2009.

Israël est prêt à «arrêter les tirs» si les groupes armés de Gaza cessent le feu, a annoncé le ministre de la Défense, Ehud Barak, la première déclaration en ce sens d'un responsable israélien depuis le tir jeudi d'un missile antichar qui a grièvement blessé un adolescent israélien dans un autobus.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toutefois menacé d'une «réaction beaucoup plus dure» en cas de poursuite des attaques.

M. Netanyahu s'est également rendu près d'Ashkelon, sur le site où l'armée a déployé l'une des deux batteries Iron Dome (Dôme de fer), un nouveau système de défense anti-missile qui a permis l'interception en vol de neuf roquettes. Il a salué «un succès technologique des plus impressionnants», mais prévenu que cela ne permettrait pas de protéger «chaque maison».

Le Hamas, qui tentait depuis jeudi soir de mettre fin à l'épreuve de force, a réitéré sa position. «Notre message à l'occupant (israélien) est que nous répondrons par une trêve à toute trêve», a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste à Gaza, Sami Abou Zouhri.

La branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, s'est engagée à maintenir l'accalmie «tant que l'ennemi s'engage à cesser toute forme d'agression contre notre peuple».

De fait, les tirs de dimanche ont été revendiqués par de petits groupes armés, mais aucun par le Hamas ou le Jihad islamique, contrairement aux jours précédents.

Pour limiter l'action de l'aviation israélienne, le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé qu'elle allait demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la bande de Gaza.

A Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, le négociateur Saëb Erakat s'est félicité de cette décision et a exhorté la communauté internationale à «appliquer la 4e Convention de Genève pour la protection des personnes civiles en temps de guerre».

Dans un communiqué, le gouvernement du Hamas à Gaza a cependant souligné que les décisions de la Ligue arabe devaient «faire l'objet d'un suivi sérieux». «Le soutien moral à notre peuple ne suffit pas», a renchéri le Jihad islamique, promettant à la résolution annoncée «un sort similaire aux résolutions en faveur de la cause palestinienne».

Même si la tension a baissé, le gouvernement israélien a mis en garde contre de possibles répercussions de cette confrontation, lançant un avertissement à l'occasion des vacances de la Pâque juive la semaine prochaine.

«A la suite des événements dans la bande de Gaza, des éléments terroristes ont l'intention de commettre des attentats contres les Israéliens et les juifs à l'étranger à l'approche et pendant les fêtes de la Pâque juive dans le bassin méditerranéen et en Extrême-Orient», selon le bureau du Premier ministre.