Trois ministres travaillistes israéliens, Binyamin Ben Eliezer, Yitzhak Herzog et Avishaï Braverman, ont annoncé lundi leur démission à la suite de la scission provoquée dans le parti par le départ de son dirigeant, le ministre de la Défense Ehud Barak.

Il s'agit des premières démissions de membres du gouvernement du premier ministre de droite Benyamin Nétanyahou depuis sa formation en mars 2009.

«Tout à l'heure j'ai parlé au premier ministre et l'ai informé de ma démission», a déclaré lors d'une conférence de presse M. Ben Eliezer, en charge de l'Industrie et du Commerce.

«Pour moi le processus de paix est une question existentielle pour Israël», a-t-il souligné pour expliquer sa décision, intervenant après celles de ses camarades de parti, MM. Herzog et Braverman, qui détenaient les portefeuilles des Affaires sociales et des Minorités.

«J'ai annoncé il y a quelques minutes au premier ministre ma démission du gouvernement», a affirmé M. Herzog lors d'une déclaration à la presse.

«Il s'agit d'une démission personnelle, mais j'ai discuté avec mes amis également ministres Binyamin Ben Eliezer et Avishaï Braverman et je suis convaincu qu'ils feront comme moi car ils comprennent bien la réalité et veulent avec d'autres camarades sauver le Parti travailliste», avait expliqué M. Herzog.

Peu après, M. Braverman a annoncé son intention de suivre le mouvement.

«Un gouvernement qui a décidé de ne pas faire avancer le processus de paix est un gouvernement dans lequel je n'ai rien à faire, par conséquent à la fin de cette conférence de presse je présenterai ma démission au premier ministre», a-t-il déclaré en direct à la radio israélienne.

M. Barak a annoncé lundi matin son départ du Parti travailliste pour créer une nouvelle formation politique avec quatre autres parlementaires travaillistes, dont Shalom Simhon, qui conserve le portefeuille de l'Agriculture.

Le Parti travailliste occupait jusqu'à présent 5 postes de ministre et 13 sièges sur 120 au Parlement.

«Les Palestiniens devront négocier avec ce gouvernement»

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé lundi que la scission du parti travailliste provoquée par le ministre de la Défense Ehud Barak «renforçait» son gouvernement et que c'était avec lui que les Palestiniens devraient négocier.

«Le gouvernement a été grandement renforcé aujourd'hui, à la fois dans sa gouvernance et sa stabilité», a déclaré M. Nétanyahou lors d'une réunion de son parti, le Likoud, en évoquant un événement «important pour l'État d'Israël».

«Le monde entier sait, et les Palestiniens savent également, que ce gouvernement sera là dans les années à venir et que c'est avec lui que les négociations doivent être menées», a-t-il ajouté.

Des responsables de la communauté internationale ont appelé, en public ou en privé, à une modification de la coalition de M. Nétanyahou, qui allait des travaillistes (centre gauche) à l'extrême droite, pour favoriser le succès des négociations de paix, compromis par la présence de ministres hostiles à des compromis territoriaux avec les Palestiniens.

La scission initiée par M. Barak permet à M. Nétanyahou de limiter les dégâts d'un départ annoncé des travaillistes, en réduisant sa majorité de 74 à 66 sièges.