Le processus de paix israélo-palestinien était suspendu vendredi à une réunion du président palestinien Mahmoud Abbas avec les pays arabes en Libye, et au résultat des pressions américaines sur les deux camps qui font monter les enchères.

C'est la reprise par Israël de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie occupée à l'expiration le 26 septembre d'un moratoire de dix mois, qui menace les négociations de paix relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de suspension.

M. Abbas, arrivé à Syrte, devait prononcer en soirée un «important» discours lors d'une rencontre avec le comité arabe de suivi du processus de paix. Il pourrait mettre sa démission dans la balance si les négociations avec Israël capotaient du fait de la colonisation, selon ses proches.

À la veille de cette rencontre, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a téléphoné à M. Abbas. «Elle n'a rien apporté de neuf, sinon pour dire que les Américains continuent leurs efforts pour obtenir un gel de la colonisation et qu'ils vont travailler sur ce dossier avec Netanyahu jusqu'à la toute dernière minute», a dit le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.

M. Abbas a de son côté réitéré son exigence d'un arrêt de la colonisation avant toute reprise des discussions, selon lui. Pour les Palestiniens, la colonisation vide de son sens la négociation sur les frontières d'un futur État palestinien en créant des faits accomplis risquant d'être irréversibles.

Les États-Unis, qui comme la communauté internationale ont appelé à un nouveau moratoire sur la colonisation, font pression pour que les pays arabes continuent de soutenir les négociations.

Mais le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Fatah, mouvement de M. Abbas, ont approuvé le 2 octobre une suspension des pourparlers si Israël poursuit la colonisation.

Deux tiers des Palestiniens approuvent le retrait des négociations, selon un sondage.

Selon Saleh Rafat, membre du Comité exécutif de l'OLP, la direction palestinienne espère «préparer un plan pour que les Arabes et les acteurs internationaux portent les activités de colonisation devant l'ONU».

Côté israélien, le premier ministre Benjamin Netanyahu se borne à renvoyer la balle dans le camp palestinien.

«Israël manifeste son intérêt dans la poursuite des négociations directes ouvertes il y a un mois lorsque les deux parties sont convenues de parvenir à un accord de paix d'ici un an», a déclaré à l'AFP l'un de ses porte-parole.

«Israël maintient cette position et espère que l'autre protagoniste ne quittera pas les négociations», a-t-il dit.

Israël, par la voix de son ambassadeur aux États-Unis, a confirmé que les États-Unis lui ont offert des «incitations» en échange d'un gel de la colonisation.

M. Netanyahu, qui n'a pas encore répondu positivement à cette offre considérée comme particulièrement favorable à Israël, exigerait que le président Barack Obama entérine les engagements écrits pris en 2004 par son prédécesseur George W. Bush.

Ce dernier avait appuyé l'annexion par Israël des grands blocs de colonies dans le cadre d'un accord final, un engagement que l'administration Obama refuse de reprendre à son compte, selon les médias israéliens.

En échange du gel, Washington aurait promis à Israël des armes sophistiquées, de bloquer toute tentative de discuter de la proclamation d'un État palestinien à l'ONU et de soutenir une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain pour une période limitée, après la création d'un État palestinien, ont-ils indiqué.

Le Pentagone a confirmé jeudi la vente à Israël de 20 appareil de chasse F35, l'avion de combat le plus perfectionné aujourd'hui dans le monde.