Israéliens et Palestiniens veulent continuer les négociations et souhaitent que les États-Unis parviennent à créer les conditions pour la poursuite d'un dialogue direct compromis par la reprise de la colonisation, a déclaré dimanche l'émissaire américain George Mitchell.

«Malgré leurs divergences, le gouvernement israélien comme l'Autorité palestinienne nous ont demandé de poursuivre ces discussions, afin d'établir les conditions leur permettant de continuer des négociations directes», a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien au Caire avec le président Hosni Moubarak.

«Tous deux veulent continuer ces négociations, ils ne veulent pas arrêter les pourparlers», a ajouté devant la presse le responsable américain qui a rencontré ces derniers jours le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas.

George Mitchell est arrivé samedi au Caire venant du Qatar. Il s'est ensuite rendu à Amman où il a rencontré dimanche le roi Abdallah II.

Le roi de Jordanie a également reçu dimanche Mahmoud Abbas. Ce dernier a insisté, au terme de son entretien avec le roi, sur un arrêt de la colonisation par Israël avant une reprise du dialogue.

«Bien sûr, nous ne romprons pas le contact avec les Américains. Nous allons continuer à communiquer avec eux pour trouver une solution au problème de la colonisation israélienne qui doit cesser avant que nous ne revenions à la table des négociations», a-t-il déclaré, selon un communiqué du palais royal.

Les tentatives de M. Mitchell pour sauver les négociations de paix, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de suspension, n'ont pas encore connu d'avancée, les deux parties campant sur leurs positions.

Israël refuse de reconduire le gel partiel de la colonisation en Cisjordanie occupée. Et les instances dirigeantes palestiniennes veulent suspendre les négociations avec Israël tant que la colonisation se poursuit.

M. Nétanyahou a appelé samedi soir M. Abbas à poursuivre les pourparlers «sans discontinuité en vue d'aboutir à un accord de paix historique en un an».  Le président palestinien a fait savoir qu'il prendrait sa décision définitive après avoir consulté les responsables arabes en Libye.

«Nous allons poursuivre ces efforts et ces discussions aujourd'hui (...), dans les prochains jours avec d'autres dirigeants dans la région, en Europe et ailleurs, y compris les membres du Quartette», a affirmé M. Mitchell au Caire en référence au groupe international sur le Proche-Orient qui comprend les États-Unis, la Russie, l'ONU et l'Union européenne.

Le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit a affirmé de son côté que l'Égypte «comprend la position palestinienne qui demande des conditions favorables à la poursuite des négociations directes».

«Les conditions, en ce moment précis, ne sont pas propices. Nous avons demandé aux États-Unis de poursuivre leurs efforts», a-t-il ajouté.

Le chef de la Ligue arabe Amr Moussa, qui a rencontré M. Mitchell samedi au Caire, avait affirmé dans la soirée que «les négociations et les colonies ne peuvent pas aller de pair».

Il avait précisé que cette question serait discutée par le comité de suivi arabe du processus de paix le 8 octobre en Libye et par le sommet arabe extraordinaire prévu le lendemain.