Les États-Unis et l'Europe tentaient vendredi de sauver les pourparlers de paix entre Palestiniens et Israéliens, compromis par le refus israélien de prolonger le gel partiel de la colonisation en Cisjordanie.

L'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell rencontrait pour la seconde reprise en 48 heures le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem.

Il doit s'entretenir ensuite à Ramallah (Cisjordanie) avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qu'il avait déjà vu jeudi, selon une source officielle.

De son côté, la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères, Catherine Ashton, a rencontré le premier ministre palestinien,Salam Fayyad, à Ramallah, après avoir rencontré la veille le président Abbas et avant une rencontre avec M. Netanyahu.

Jusqu'à présent ce ballet diplomatique n'a pas permis d'assurer la poursuite des pourparlers engagés il y a un mois, Israël ayant écarté une prolongation du moratoire sur la construction dans les colonies juives alors que les Palestiniens insistent sur un gel total de la colonisation.

Dans ce contexte, la Ligue arabe a reporté d'au moins deux jours une réunion au cours de laquelle le chef de l'Autorité palestinienne devait faire un discours «très important» et se prononcer sur la poursuite des négociations avec Israël à la suite de la reprise des chantiers dans les colonies de Cisjordanie.

L'Egypte a demandé que cette réunion ait lieu en Libye en marge d'un sommet arabe extraordinaire prévu le 9, selon l'agence officielle égyptienne Mena.

M. Abbas a demandé jeudi à M. Mitchell «de poursuivre ses efforts et exigé l'arrêt total par Israël des activités de colonisation (...) afin de donner au processus de paix la chance qu'il mérite», a indiqué Saëb Erakat, principal négociateur palestinien.

Les Palestiniens estiment que la poursuite de la colonisation enlève tout sens à la négociation sur les frontières d'un futur État palestinien dans la mesure où elle crée des faits accomplis risquant d'être irréversibles.

Ils s'appuient sur la Feuille de route, un plan de règlement international du conflit adopté en 2003 par le Quartette (États-Unis, Russie, Union européenne, ONU) qui exige un «arrêt total des activités de colonisation» par Israël.

L'ensemble de la presse israélienne affirme vendredi que M. Netanyahu a rejeté une proposition du président américain Barack Obama d'un nouveau moratoire de deux mois en échange d'une série de promesses.

Les États-Unis auraient promis de fournir à Israël des armes sophistiquées, de bloquer toute tentative de discuter de la proclamation d'un État palestinien aux Nations unies et de soutenir une présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain pour une période limitée, après la constitution d'un État palestinien.

La Maison Blanche a cependant démenti jeudi l'envoi d'une lettre en ce sens.

Selon le quotidien gratuit israélien Israël Hayom, proche du chef du gouvernement, ce dernier envisage à la place du moratoire une «limitation de la construction» qui la maintiendrait «au rythme des dix derniers mois passés, soit 1200 logements» sans annonce officielle de gel.

Selon le quotidien Haaretz (gauche) les États-Unis sont «furieux du rejet par Israël de leur offre».

Les nouvelles constructions ont recommencé lundi mais à un rythme modeste dans des colonies de Cisjordanie occupée après l'expiration du moratoire de dix mois, qu'Israël a décidé de ne pas prolonger malgré d'intenses pressions internationales.