Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a réaffirmé à Paris que les négociations de paix seraient «une perte de temps» si Israël ne prolongeait pas son moratoire sur la colonisation en Cisjordanie occupée qui prend fin ce dimanche à minuit.

«Si Israël ne poursuit pas le gel de la colonisation, le processus de paix sera une perte de temps», a déclaré dimanche soir M. Abbas, en visite à Paris, à l'issue d'une rencontre avec une vingtaine de personnalités française juives.

Le président palestinien avait auparavant annoncé que la Ligue arabe tiendrait le 4 octobre à sa demande une réunion sur la poursuite des négociations.

«Le comité central du Fatah, la direction palestinienne et le Comité exécutif de l'OLP vont se réunir pour discuter de la poursuite des négociations au regard de la décision du gouvernement israélien au sujet du moratoire sur la colonisation, qu'elle soit positive ou négative, soit la prolongation du moratoire, soit la reprise de la colonisation», avait-il dit.

M. Abbas a rencontré en fin d'après-midi, pendant près de deux heures le philosophe Alain Finkielkraut, les journalistes Jean-Pierre Elkabbach et Ruth Elkrief, la dirigeante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) Arielle Schwab, ou encore le président du Mémorial de la Shoah Eric de Rothschild.

M. Abbas «nous a parlé de son aspiration à un règlement négocié, de sa volonté de passer d'une culture de la violence à une culture de la paix», a déclaré à l'AFP M. Finkielkraut, qui s'est dit frappé par sa «sincérité» et le fait qu'il ne «sous-estime pas la violence du Hamas».

«Il a dit que la question du moratoire risquait de compromettre les négociations, qu'il avait besoin que le moment des négociations soit un moment où tout s'arrête», a affirmé à la presse Mme Schwab.

Celle-ci a souligné un discours «réaliste», relevant qu'«il dit qu'il peut être mis en difficulté à l'intérieur même du Fatah», pendant que M. Elkabbach a salué le «courage» d'un homme qui «risque sa peau à chaque instant».

M. Abbas doit rencontrer lundi à Paris le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon ainsi que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier.

Il doit «rendre compte à M. Sarkozy des derniers résultats des efforts internationaux et américains pour inciter Israël à prolonger le moratoire sur la colonisation en tant que nécessité pour la poursuite des négociations», selon son porte-parole.

La communauté internationale, dont la France, a exhorté Israël à prolonger son moratoire sur les nouvelles constructions dans les colonies.

Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu de prolonger ce gel partiel, tout en se disant prêt à un «compromis».