La pression internationale sur Israël monte à l'ONU, où les Palestiniens ont prévenu mardi que le dialogue de paix, récemment repris, entrait déjà dans une phase «décisive» pour sa survie.

«Les dix prochains jours seront décisifs et détermineront le sort des négociations directes avec Israël», a dit à l'AFP le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas.

«Il y a un vaste effort international pour surmonter les obstacles» et «en particulier celui des colonies», a précisé Nabil Abou Roudeina.

Le gel partiel de 10 mois sur la colonisation israélienne en Cisjordanie doit en principe prendre fin dimanche, bien que l'armée israélienne a fixé pour sa part l'échéance au 30 septembre à minuit.

Israël refuse jusqu'à présent de prolonger formellement le moratoire, mais pourrait se montrer ouvert à un compromis. Danny Ayalon, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, a ainsi évoqué mardi la possibilité d'une solution de «juste milieu».

En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a pas abordé ce thème. Il a en revanche annoncé qu'il «soumettra au peuple» pour ratification un éventuel accord avec les Palestiniens.

Ces derniers ont réaffirmé à New York que les négociations de paix, qui ont repris il y a moins de trois semaines, cesseraient aussitôt si la colonisation reprenait.

«Le monde doit comprendre notre besoin de mettre fin à la colonisation», a réitéré M. Abbas mardi, juste avant une réunion à l'ONU du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU).

Le point de presse prévu à l'issue de la rencontre a été annulé, selon l'ONU en raison d'une panne d'électricité.

Tant les Nations unies que l'Union européenne et les Etats-Unis avaient insisté avant la réunion pour qu'Israël étende le gel de la colonisation.

Washington a placé tout son poids diplomatique dans la reprise du «dialogue direct», célébrée le 2 septembre par le président Barack Obama entouré de MM. Abbas et Netanyahu, après de longs mois d'efforts.

Une prolongation du moratoire, espère-t-on à Washington, pourrait permettre aux deux parties de résoudre la question des frontières entre Israël et le futur Etat palestinien.

Mme Clinton a prévu un tête-à-tête avec le représentant du Quartette, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

L'effort diplomatique américain pour maintenir l'élan des pourparlers passait également, mardi, par des entretiens entre Mme Clinton et des dirigeants arabes. Elle s'est adressée successivement à l'émir du Qatar, Hamad Al-Thani, au ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, et au comité de suivi de la Ligue arabe.

La France, indirectement représentée par l'UE dans le Quartette, exhorte elle aussi les Israéliens à «ne pas faire de gaffe» dimanche 26 septembre, a indiqué une source diplomatique française.

Paris invite également les Palestiniens à «poursuivre leurs réformes», et les deux parties à «rester sur les rails des pourparlers».

Une conférence des donateurs à l'Autorité palestinienne pourrait être annoncée «dans le courant de l'automne», a annoncé la Norvège, en soulignant que la décision définitive dépendrait du déroulement du dialogue israélo-palestinien.