Le président américain Barack Obama a averti mardi que la paix au Proche-Orient ne se ferait pas «facilement» ni «rapidement», malgré la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.

Dans un message destiné à marquer Rosh Hachana, le nouvel an juif, M. Obama a toutefois souligné que les récents développements dans la région avaient relancé les espoirs de paix.

«À une époque où Israéliens et Palestiniens ont repris un dialogue direct, c'est à nous d'encourager et soutenir ceux qui sont prêts à faire fi de leurs différences et travailler pour obtenir la sécurité et la paix en Terre Sainte», a déclaré M. Obama.

«Les progrès n'interviendront pas facilement, ils n'interviendront pas rapidement, mais aujourd'hui, nous (avons) une occasion d'aller de l'avant, vers un objectif commun: deux États, Israël et la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité», a-t-il ajouté.

«Les textes sacrés nous apprennent qu'il y a un moment pour aimer et un moment pour haïr, un moment pour la guerre et un moment pour la paix. En cette saison de repentance et de renouveau, engageons-nous pour un avenir plus prometteur», a poursuivi le président américain.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou se sont engagés la semaine dernière à Washington à se rencontrer toutes les deux semaines dans l'année qui vient pour rechercher la paix au Proche-Orient, un premier résultat de la relance de leur dialogue soutenu par les États-Unis.

Ils doivent se retrouver les 14 et 15 septembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, en présence de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et de l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell.

Colonisation ou crédibilité



Le premier ministre palestinien Salam Fayyad a estimé mardi que les négociations israélo-palestiniennes manqueraient de crédibilité si la construction de nouveaux logements reprenait dans les implantations de Cisjordanie après l'expiration du gel actuel.

«La question de la colonisation doit être traitée d'une manière plus sérieuse. Le fait que la colonisation se poursuit sur un territoire où doit être établi un État palestinien porte atteinte à la crédibilité du processus de paix», a-t-il dit lors d'une visite à Madrid.

«Lorsqu'il n'y a pas de négociations, il y un ralentissement de la colonisation. À présent que les négociations ont commencé, le ralentissement de la colonisation prend fin. Il y a là un paradoxe», a déclaré M. Fayyad au cours d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero.

Le 26 septembre doit prendre fin un moratoire de dix mois décrété par le gouvernement israélien pour la construction de logements dans les implantations de Cisjordanie où vivent plus de 300 000 Israéliens.

Le gouvernement israélien a d'ores et déjà prévenu que ce gel ne serait pas prolongé, soulignant que les constructions s'étaient poursuivies lors des précédents rounds de pourparlers et affirmant qu'elles ne compromettaient pas un futur accord.

Les responsables palestiniens ont averti que les pourparlers israélo-palestiniens directs, qui ont repris le 2 septembre après une interruption de 20 mois, seraient rompus si le gel de la construction dans les implantations de Cisjordanie n'était pas renouvelé.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lui-même a fait savoir au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou que leurs négociations directes cesseraient si Israël relançait la construction.

M. Fayyad a appelé la communauté internationale à «s'exprimer» et à «dire non à la colonisation». «Il devrait y avoir une position internationale commune contre la colonisation», a-t-il ajouté.

Mardi, la Russie et la France ont appelé Israël à ne pas mettre en danger le processus de paix en reprenant les constructions après l'expiration du gel.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé à Paris que «chaque personne pouvant exercer une influence sur la fin du moratoire doit faire tout son possible pour l'empêcher», après une rencontre à Paris avec son homologue français Bernard Kouchner.