Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou  a prôné dimanche des «solutions nouvelles» pour résoudre le conflit israélo-palestinien tandis que l'Autorité palestinienne avertissait qu'un échec supplémentaire des pourparlers de paix entraînerait sa «disparition».

«Il faut tirer les leçons de 17 ans de négociations (depuis les accords d'Oslo de 1993, ndlr) et, cette fois, pour réussir, nous devons penser à des formules nouvelles pour régler des problèmes complexes», a affirmé M. Netanyahu, appelant à faire preuve de «créativité» sans toutefois expliciter ces «solutions nouvelles à des problèmes anciens».

L'objet des pourparlers directs entre les deux camps, qui ont repris jeudi à Washington, est d'élaborer dans un délai d'un an un «accord-cadre» -avec des arrangements «intermédiaires"- fixant les grandes lignes d'un règlement final du conflit. Un tel règlement permettrait la création d'un Etat palestinien et l'établissement d'une «paix durable» au Proche-Orient.

Le chef du gouvernement israélien envisage d'organiser un référendum en Israël s'il parvient à conclure un tel «accord-cadre».

«Nous voulons parvenir à un compromis historique avec nos voisins palestiniens, qui préserve nos intérêts, au premier chef dans le domaine de la sécurité», a répété M. Netanyahu au début du conseil des ministres.

Il a d'autre part estimé que le monde arabe semblait «mûr pour la paix».

Beaucoup plus pessimiste, le ministre des Affaires étrangères, le nationaliste Avigdor Lieberman, a affirmé qu'il ne croyait pas à la possibilité de parvenir à un accord global «ni cette année ni pour la prochaine génération».

Les Palestiniens restent pour leur part circonspects.

Leur principal négociateur, Saëb Erakat, a prévenu que l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, un modéré soutenu par les chancelleries occidentales, disparaîtra si les nouvelles discussions directes relancées jeudi à Washington avec Israël ne débouchent pas sur un accord.

«Nous espérons parvenir à un Etat palestinien. Si nous n'y arrivons pas maintenant, autant rentrer à la maison», a déclaré à l'AFP M. Erakat, ajoutant qu'un tel scénario scellerait la victoire des islamistes du Hamas opposés à tout compromis avec Israël et qui contrôlent la bande de Gaza.

«Si nous obtenons un accord, le Hamas disparaîtra, mais si nous échouons alors c'est nous qui disparaîtrons. J'espère vraiment que l'on peut y arriver, "inch'Allah"» (si Dieu le veut), a-t-il souligné.

L'Autorité palestinienne a déjà fait savoir qu'elle abandonnera les négociations si le Premier ministre israélien lève un moratoire de dix mois sur la construction juive en Cisjordanie occupée au terme de ce gel partiel le 26 septembre.

M. Netanyahu a d'ores et déjà laissé entendre qu'il n'avait pas l'intention de reconduire ce moratoire, tout en se gardant de le dire publiquement lors du sommet de Washington.

«Il est presque impossible de maintenir le gel», une décision qui déclencherait une crise gouvernementale, a insisté dimanche le vice-Premier ministre Sylvan Shalom, un représentant de l'aile droite du Likoud, le parti de M. Netanyahu, lors d'un dîner avec la presse étrangère à Jérusalem.

Interrogé sur le risque que la reprise de la colonisation le 26 septembre puisse faire capoter les négociations, M. Shalom a estimé que les Palestiniens commettraient «une grosse erreur» s'ils se retiraient du processus.

Dans le cadre de ce dialogue, MM. Netanyahu et Abbas doivent se retrouver les 14 et 15 septembre dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, en présence de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et de l'émissaire spécial américain George Mitchell.

Les rencontres entre l'Israélien et le Palestinien auront ensuite lieu «toutes les deux semaines».

Au menu des pourparlers figurent les questions de sécurité et les frontières, mais aussi le statut de Jérusalem, les réfugiés ainsi que le partage de l'eau.