Les sacs de sable qui protégeaient les maisons des inondations sont bel et bien rangés en Montérégie. Même si Environnement Canada prévoyait dimanche des pluies diluviennes atteignant jusqu'à 100 millimètres d'eau pour l'est et le sud du Québec, les riverains du Richelieu ne craignaient pas un nouveau débordement de la rivière.

Micheline Rivard s'étonnait en regardant le muret devant sa maison de Sainte-Anne-de-Sabrevois. «Nous, on pensait que l'eau allait monter. Mais non, le vent a poussé l'eau ce qui a fait baissé le niveau de la rivière. C'est une surprise», raconte la femme qui a vu sa maison être inondée au printemps.

Ce n'est pas la pluie, mais plutôt le vent qui a dérangé la maison voisine. En milieu de journée, Lenny Juteau a vu une extension de son garage s'affaisser au sol à cause des bourrasques. Comme la maison de M. Juteau a été endommagée par les inondations, il a dû détruire des murs dans lesquels la moisissure s'était installée. «L'eau est basse donc je ne pense pas qu'on doit être inquiets par des débordements. Par contre, ma maison est fragilisée par les inondations, surtout ma façade sur le bord de l'eau. C'est donc plus le vent qui fait peur. Les choses peuvent voler dans les airs et les arbres peuvent tomber.»

À Henryville, Florian Bergeron ne pensait pas que le passage d'Irene allait faire monter le Richelieu. «Ça prendrait au minimum six pieds pour que l'eau se rende à la maison. Ça ne sera pas si pire que ça», croit-il.

«En fait, je pense qu'ils exagèrent un peu avec cette tempête-là. Ce n'est jamais arrivé qu'ils aient été obligés de vider New York. Je trouve que c'est exagéré.»

Évacuations en Estrie

La tempête tropicale Irene n'a pas épargné l'Estrie avec des branches cassées et quelques arbres déracinés en raison des forts vents, mais surtout une quantité impressionnante de précipitations, soit de 80 à 120 millimètres de pluie.

En milieu de soirée, dimanche, la sécurité civile a ordonné l'évacuation d'une quarantaine de riverains de la rivière Eaton, à Cookshire-Eaton, en raison de la crue des eaux. Même chose à Coaticook, où les occupants de deux immeubles ont été invités à quitter leur logis. Le camping de l'Île-Marie à Sherbrooke a aussi été évacué de manière préventive.

Outre les rivières Eaton et Coaticook, la Tomifobia, le lac Memphrémagog et les rivières Saint-François et Magog demeuraient sous haute surveillance.

L'organisation municipale de sécurité civile à Sherbrooke a aussi ouvert son centre de veille pour suivre la situation de près.

Les Cantons-de-l'Est en alerte

Les fortes pluies qui accompagnaient la tempête tropicale Irene ont causé bien des problèmes toute la journée dimanche dans les Cantons-de-l'Est, faisant monter le niveau des rivières Yamaska et Yamaska Sud-Est à Brigham et Cowansville. Inquiètes, les autorités étaient prêtes à évacuer leurs résidants dans les secteurs les plus menacés. À Sutton, où la Ville a décrété les mesures d'urgence, les pompiers tentaient de protéger un centre de personnes âgées.

Vers 20h, dimanche soir, la rivière Yamaska atteignait déjà un niveau alarmant, a indiqué le maire de Brigham, Steven Neil. Quant à la Yamaska Sud-Est, elle menaçait elle aussi de sortir de son lit. «Ça monte très vite. C'est toute l'eau des montagnes qui nous arrive», a indiqué le maire de Cowansville, Arthur Fauteux.

- Avec La Tribune et La Voix de l'Est