Le Hamas a remis les conditions d'une trêve avec Israël à l'Égypte, au Qatar, à la Turquie, à la Ligue arabe et au président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué samedi le mouvement islamiste.

«Le Hamas a donné les revendications de la Résistance (palestinienne) à toutes les parties intéressées, y compris le Qatar, la Turquie, la Ligue arabe ainsi que Mahmoud Abbas», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum. M. Barhoum a précisé que l'Égypte, précédemment médiatrice entre Israël et le Hamas, avait été aussi informée.

C'est la première fois que le président Abbas, chef de l'Autorité palestinienne qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, est publiquement cité comme partie prenante du processus par le Hamas, de facto au pouvoir à Gaza.

Le président Abbas, en retrait depuis le début de la crise, doit rencontrer dimanche à Doha le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans l'espoir d'obtenir un cessez-le-feu, selon un proche de M. Abbas.

À Ramallah, Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par M. Abbas, a entériné les demandes du Hamas au nom du programme national palestinien pour aboutir à un État souverain.

«Les demandes de la Résistance sont aussi nos demandes», a dit M. Abed Rabbo dans une interview à la télévision palestinienne. «Si Gaza est brisée, tous les Palestiniens seront brisés», a-t-il ajouté.

Un haut responsable palestinien à Gaza a rappelé samedi les conditions nécessaires à un cessez-le-feu:

- «La fin de l'agression contre le peuple palestinien».

- La levée complète du blocus de Gaza, en place depuis 2006.

- L'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Égypte.

- La liberté de mouvement pour les habitants de Gaza dans la zone frontalière avec Israël.

- La suppression de la «zone tampon», interdite aux habitants de Gaza, à la frontière.

- L'autorisation de pêcher jusqu'à 12 milles marins des côtes de Gaza.

- La libération des prisonniers arrêtés de nouveau avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange avec le soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

L'Égypte a présenté cette semaine une initiative de cessez-le-feu, acceptée par Israël mais rejetée par le Hamas, exigeant une levée du blocus de Gaza, l'ouverture de la frontière avec l'Égypte et la libération de dizaines de détenus.

Le Hamas a affirmé ne pas avoir été mis au courant de cette proposition et l'avoir apprise par les médias, ce qui l'a rendu furieux. Le mouvement islamiste veut impliquer ses alliés turc et qatariote dans toute initiative de trêve.

Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, le mouvement islamiste a indiqué qu'il avait reçu une invitation de l'Égypte, via des médiateurs, pour qu'une délégation dirigée par son chef Khaled Mechaal aille au Caire discuter de l'initiative égyptienne.

Dans ce texte, le Hamas a fait savoir que sa position sur la proposition égyptienne était «connue», à savoir qu'il l'écartait, mais il s'est déclaré en même temps «disposé à coopérer avec toute initiative de n'importe quelle partie qui répondra aux demandes spécifiques palestiniennes déjà présentées».

Un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères s'est refusé à démentir ou confirmer l'invitation envoyée au Hamas.