Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré jeudi le déclenchement d'un assaut terrestre israélien sur Gaza et demandé à Israël d'agir «bien davantage pour faire cesser les pertes civiles». Le président français François Hollande a, de son côté, appelé l'État hébreu à «exercer la plus grande retenue» lors de son opération.

Lors d'une brève déclaration au siège de l'ONU à New York, M. Ban a «regretté que malgré [ses] demandes répétées, et celles de nombreux dirigeants régionaux et mondiaux, un conflit dangereux se soit encore aggravé».

Il a «exhorté Israël à faire bien davantage pour faire cesser les pertes civiles», rappelant «la mort consternante de quatre garçons sur une plage de Gaza» mercredi.

«Il ne peut pas y avoir de solution militaire à ce conflit», a-t-il affirmé.

Vive préoccupation de la France

La France «appelle Israël à exercer la plus grande retenue» lors de son opération terrestre dans la bande de Gaza qui suscite une «très vive préoccupation» à Paris, a quant à lui déclaré jeudi soir le ministère français des Affaires étrangères.

L'annonce du début d'une offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza représente un revers pour la France et son chef de la diplomatie Laurent Fabius qui a prévu de se rendre vendredi en Égypte et Israël.

«La France marque sa très vive préoccupation quant à la décision israélienne de lancer une intervention terrestre à Gaza», a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, dans son communiqué.

«Il est essentiel de protéger les populations civiles et d'éviter de nouvelles victimes», a ajouté le porte-parole.

Le communiqué confirme par ailleurs que Laurent Fabius se rendra vendredi «dans la région», «pour soutenir les efforts en faveur d'un cessez-le-feu immédiat et d'une trêve durable qui réponde aux besoins sécuritaires d'Israël et aux besoins humanitaires et économiques palestiniens».

L'annonce d'une visite du ministre français en Égypte et Israël avait été faite un peu plus tôt par le président français François Hollande.

«Tout doit être fait dans les jours qui viennent pour que la diplomatie réussisse, sinon il y aura une intervention au sol des Israéliens» qui s'y «préparent», avait déclaré le président français à des journalistes en marge d'un déplacement en Côte d'Ivoire.

«Ils s'y préparent en demandant aux populations civiles de se retirer et en faisant clairement apparaître qu'ils y sont prêts», «c'est pour cela que l'on demande à tous les pays qui peuvent influencer le Hamas» de faire pression, avait ajouté François Hollande, selon qui «le pays clé, c'est l'Égypte».

Les hostilités entre Israël et le Hamas ont repris jeudi après l'expiration d'une brève trêve humanitaire qui a permis aux habitants de Gaza de s'approvisionner, au moment où les efforts pour un accord de cessez-le-feu s'accélèrent.

Le gouvernement israélien a annoncé jeudi soir avoir ordonné à l'armée de lancer une opération terrestre sur la bande de Gaza, après dix jours d'une offensive ayant fait plus de 240 morts.

L'Égypte condamne l'escalade

L'Égypte a par ailleurs dénoncé «l'escalade» israélienne à Gaza après le lancement par l'armée de son opération terrestre dans l'enclave palestinienne contrôlée par le Hamas, et demandé aux belligérants d'accepter sa proposition de trêve, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

«L'Égypte condamne l'escalade israélienne à Gaza et souligne que l'offensive terrestre comme les raids aériens ne font qu'aggraver la situation et n'aident pas Israël à assurer sa sécurité», a dit un porte-parole du ministère.