L'État d'Israël a démontré sa bonne foi lundi en approuvant un cessez-le-feu qui aurait mis fin à huit jours de conflit dans la bande de Gaza, mais le Hamas a choisi de poursuivre sa «campagne de terreur», estime le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird.

Le rejet d'un accord de cessez-le-feu est la preuve que le Hamas est l'unique responsable du bilan des victimes qui ne cesse de s'alourdir, a ajouté le chef de la diplomatie canadienne au cours d'un point de presse.

«Alors que le cabinet israélien a approuvé un cessez-le-feu qui aurait mis fin à huit jours d'hostilité, le Hamas l'a rejeté du revers de la main. C'est la preuve que le Hamas ne souhaite pas faire la paix», a fait valoir le ministre.

«Nous croyons depuis longtemps que les Palestiniens innocents qui vivent à Gaza méritent beaucoup mieux que les actions inconsidérées de cette organisation terroriste. (...) Le Canada considère le Hamas comme une organisation terroriste internationale qui ne cherche qu'à détruire l'État d'Israël. Le fléau du terrorisme doit être rejeté catégoriquement par toutes les personnes éprises de paix dans le monde», a-t-il ajouté.

Devant les journalistes, M. Baird a tenu à souligner le travail du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en faveur de la sécurité, notant qu'aucune roquette n'avait été lancée depuis la Cisjordanie. «Les seules roquettes qui ont été lancées l'ont été à partir de la bande de Gaza (sous contrôle du Hamas). Cela démontre que ce n'est pas un conflit entre l'État d'Israël et les Palestiniens, mais un conflit entre l'organisation terroriste Hamas et Israël»,  a affirmé M. Baird.

Harper envenime le conflit, dit Mario Beaulieu

Les Canadiens devraient avoir honte d'un gouvernement conservateur qui, en adoptant une position unilatérale dans le conflit israélo-palestinien, ne contribue qu'à envenimer la situation, estime le chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu.

Le nouveau leader de la formation politique a dénoncé la gestion diplomatique de la crise par le premier ministre Stephen Harper et son ministre des Affaires étrangères, John Baird.

«L'intervention de M. Harper revient à jeter de l'huile sur le feu. On pense qu'on devrait avoir davantage une position axée sur un cessez-le-feu et la négociation d'une solution pacifique du conflit», a-t-il fait valoir mardi en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

M. Beaulieu a soutenu que le discours «unilatéral» et «sans aucune nuance» du gouvernement en place est en rupture avec celui que le Canada a tenu pendant des années sur la scène internationale.

Cela ternit «encore une fois» la réputation du pays, et les Canadiens devraient en avoir honte - les Québécois en particulier, dont les «valeurs» ne sont pas reflétées par le fédéral dans ce dossier, a-t-il lâché.

Invité à commenter les tenants et aboutissants du conflit, qui aurait fait environ 200 victimes dans le camp palestinien depuis un peu plus d'une semaine, le chef bloquiste a affirmé que les frappes de l'État hébreu lui «semblent» disproportionnées.

«Je pense qu'il faut déplorer autant le fait qu'il y ait des victimes civiles du côté d'Israël que du côté de la Palestine. (...) Mais disons que je pense qu'Israël devrait faire très attention pour éviter de répliquer de façon disproportionnée comme on l'a déjà vu dans le passé», a-t-il signalé.

Le Bloc québécois espère une solution négociée «qui respecte autant le droit à l'autodétermination du peuple palestinien que le droit d'exister d'Israël», a précisé Mario Beaulieu.

Mais en se rangeant de façon aussi tranchée du côté d'Israël, le Canada entrave le processus de paix, a-t-il dénoncé.

En conférence de presse à Ottawa, mardi, le ministre Baird a soutenu qu'en refusant un cessez-le-feu à Gaza, le Hamas avait prouvé qu'il ne souhaitait pas vraiment faire la paix.

Il a imputé au mouvement islamiste la responsabilité de l'actuelle crise, et réitéré son appui envers Israël et son droit de se défendre contre les attaques des militants.

Le Hamas a été inscrit en 2002 sur la liste des entités terroristes figurant sur le site Internet de Sécurité publique Canada.

- Avec La Presse Canadienne

Photo: Robert Skinner, La Presse

Mario Beaulieu