Des nuages de fumée noire s'échappent des fenêtres cassées de la tour Chourouq, immeuble de 15 étages du chic quartier Rimel, à Gaza.

Cette tour, qui abrite les locaux de la télévision officielle du Hamas, la chaîne Al-Aqsa, et de plusieurs médias internationaux, dont Sky News et la chaîne Al-Arabiya, vient d'être touchée par une deuxième frappe en autant de jours.

Dimanche, il n'y a eu que des blessés. Hier, il y a eu un mort. Mais il n'est pas précisément journaliste. Ramez Harb jouait le rôle de chef de la propagande des brigades Al-Qods, bras armé du Jihad islamique, organisation radicale faisant concurrence au Hamas. L'homme dirigeait le bureau de presse de ce groupe armé, qui a confirmé sa mort, hier.

Mais aux yeux de Naser Najar, journaliste à Gaza, ce n'était pas une raison pour l'assassiner.

«Même si le bureau des médias du Jihad islamique se trouvait ici, ça ne justifie pas qu'on l'attaque. On ne tue pas des gens qui n'ont pas la même opinion que nous!»

Dimanche, une autre tour des médias a été touchée par des frappes, avec un total de huit blessés. Aux yeux de l'armée israélienne, certains bureaux logés dans ces tours servent de couverture à des activités terroristes.

Mais pour les journalistes locaux, ces attaques équivalent à des actes d'intimidation. «Ils veulent qu'on arrête de couvrir cette guerre», s'écrie Ahmad Ganim, correspondant d'une télé iranienne logeant dans le même immeuble.

Quoi qu'il en soit, ces frappes ont détruit des locaux de médias étrangers qui ne font que couvrir la crise actuelle et blessé des journalistes affectés à ce travail. Elles ont été dénoncées par l'organisation Reporters sans frontière.

À Gaza, la journée d'hier a été relativement tranquille, comparativement au «dimanche noir», journée la plus meurtrière de la première semaine de l'offensive Pilier de défense. Hier, les bombardements étaient plus rares. La marine militaire ne pilonnait plus la ville.

On a quand même compté 10 morts, dont un enfant de 5 ans. En six jours, le bilan a franchi le cap des 100 victimes du côté palestinien.