Israël refuse toujours d'arrêter son offensive militaire, qui a coupé Gaza en deux pour isoler les sites de lancement de roquettes du Hamas. Les appels à un arrêt des hostilités se sont multipliés hier, alors que le bilan s'alourdit de plus en plus rapidement. Les combats font maintenant rage en périphérie de la ville de Gaza.

Hier en fin de journée, le bilan s'élevait à 555 morts du côté palestinien, et au moins trois militaires tués et 24 autres blessés, du côté israélien. Les ONG rapportent que de nombreux blessés meurent parce que les ambulances sont paralysées par les combats, et l'organisme britannique Save The Children prévient que des bébés pourraient mourir d'hypothermie.La plupart des habitations et des hôpitaux situés dans la bande de Gaza n'ont plus d'électricité et donc de chauffage alors que les températures sont proches de zéro degré la nuit, a indiqué Save The Children dans un communiqué. De plus, la population laisse les fenêtres ouvertes afin qu'elles ne soient pas pulvérisées par les bombardements. Le manque d'eau menace aussi, 10 des 45 puits de la bande de Gaza étant hors d'usage.

Selon des témoins, des dizaines de combattants des groupes islamistes Hamas et Jihad islamique affrontaient en soirée les soldats dans les quartiers de Choujaïya et Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza encerclée par les chars, pour la première fois depuis le début samedi de l'offensive terrestre.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé dans un communiqué avoir tué « 10 soldats » israéliens et blessé 30 autres. Tsahal a confirmé en soirée que trois de ses soldats ont été tués, et 24 autres blessés, lorsqu'un char israélien a tiré un obus sur leur position près de la ville de Gaza.

L'artillerie israélienne a dans le même temps pilonné massivement plusieurs positions à Gaza, où des hélicoptères menaient des attaques. Une source militaire israélienne a confirmé que des soldats menaient des combats acharnés dans la ville de Gaza, alors que des dizaines de membres du Hamas ont été faits prisonniers par l'armée israélienne dans le territoire.

L'armée israélienne (Tsahal) a coupé en deux la bande de Gaza, pour éviter que les soldats du Hamas au nord, où sont situées les rampes de lancement des roquettes, reçoivent munitions et renforts du sud. Des unités de Tsahal ont aussi avancé vers la frontière entre Gaza et l'Égypte, pour continuer de détruire les centaines de tunnels où sont acheminées les armes du Hamas.

Hier, 50 Palestiniens, dont 13 enfants, ont été tués, ce qui porte à 555 le nombre de Palestiniens morts, dont de nombreux civils, depuis le lancement de l'offensive aérienne le 27 décembre, selon le chef des services d'urgence de Gaza, Mouawiya Hassanein. Plus de 2700 personnes ont été blessées. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a demandé l'ouverture des frontières pour permettre aux Palestiniens le souhaitant de quitter Gaza.

Mais à Washington, le président George W. Bush a maintenu son soutien au grand allié israélien en rejetant tout cessez-le-feu qui ne serait pas assorti de conditions garantissant la sécurité d'Israël. Le président désigné américain Barack Obama s'est dit, lui, profondément préoccupé par la crise, tout en soulignant à nouveau qu'il ne voulait pas intervenir dans «des négociations délicates» menées par l'administration sortante.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se réunir aujourd'hui à nouveau, et une délégation de ministres arabes des Affaires étrangères s'est rendue à New York pour y faire pression. Samedi, le Conseil a été incapable de demander formellement l'arrêt de l'offensive israélienne, à cause du veto américain.

Le président français Nicolas Sarkozy, quant à lui, a réitéré ses appels au cessez-le-feu, durant une visite en Cisjordanie. Mais il a ajouté que le Hamas avait été «irresponsable» de mettre fin à la trêve à la mi-décembre en reprenant ses tirs de roquettes. Le Hamas a accusé M. Sarkozy de «partialité» en faveur d'Israël.

L'Union européenne a aussi envoyé une délégation au Proche-Orient, qui a tenu des discussions confidentielles au Caire.

Avec AFP, AP, The New York Times, BBC, Wired