Le Conseil de sécurité de l'ONU a conclu samedi soir une réunion sur la situation à Gaza sans parvenir à un accord sur un texte appelant à un arrêt des hostilités, a annoncé son président, l'ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert.

«Il n'y a pas eu d'accord entre les membres du Conseil», a déclaré à la presse M. Ripert après près de quatre heures de consultations au Conseil. 

«Il y a eu de très sérieuses convergences de vues pour exprimer notre très sérieuse préoccupation face à l'escalade de la violence et à la détérioration de la situation» et «pour appeler à un cessez-le-feu immédiat, permanent et respecté», a cependant ajouté l'ambassadeur.

Cette convergence de vues, a poursuivi M. Ripert, est également apparue sur la nécessité de «protéger la population civile» de Gaza et de «permettre et faciliter la fourniture d'assistance humanitaire» à cette population.

L'ambassadeur adjoint des Etats-Unis, Alejandro Wolff, a expliqué peu après que sa délégation avait «exposé son point de vue sur la véritable cause des violences actuelles, c'est-à-dire les tirs de roquettes par le Hamas» sur le territoire d'Israël.

Les efforts des Etats-Unis, a-t-il précisé, «visent à établir un cessez-le-feu durable, fiable, qui soit respecté par tous et cela implique la fin des tirs de roquettes, la fin des trafics d'armes et le début d'une réouverture des points de passage aux termes de l'accord de 2005.»

«Il est important qu'on ne revienne pas au statu quo ante, où le Hamas pourrait continuer à lancer des roquettes à partir de Gaza et condamner la population de Gaza à une vie de misère», a ajouté M. Wolff, reprenant les termes d'un communiqué publié samedi par le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

Selon un diplomate occidental, les membres du Conseil étaient d'accord «sur la substance mais pas sur le format».

Les Etats-Unis n'ont pas souhaité que la réunion du Conseil débouche sur «un produit» formel, a-t-il indiqué. C'est pourquoi la réunion s'est terminée par un simple compte-rendu donné aux journalistes par le président du Conseil.

Selon ce diplomate, la Libye a insisté pour sa part pour avoir au moins une «déclaration du Conseil à la presse», document formel qui nécessite un consensus des quinze membres. Tripoli arguait que la situation à Gaza, avec une offensive terrestre israélienne, justifiait bien une telle déclaration.

L'ambassadeur de Libye, Giadalla Ettalhi, a déploré l'impossibilité de trouver un accord, accusant les Etats-Unis d'en être responsables. «C'est un triste jour pour le Conseil de sécurité, qui a une fois été incapable d'exprimer son indignation devant l'escalade de la situation à Gaza», a-t-il dit.