Les autorités israéliennes ont annoncé vendredi avoir autorisé plusieurs centaines de Palestiniens détenteurs de passeports étrangers à fuir les bombardements de la bande de Gaza, via le terminal d'Erez.

Selon un porte-parole militaire, Peter Lerner, quelque 300 Palestiniens se sont présentés vendredi matin au point de passage d'Erez entre la bande de Gaza et Israël. Ces Palestiniens possédant une double nationalité sont détenteurs de passeports des États-Unis, de Russie, de Turquie et du Kazakhstan notamment, a-t-il précisé. Les bombardements israéliens se sont poursuivis vendredi. L'aviation a frappé avant l'aube une vingtaine de maisons appartenant à des militants du Hamas à Gaza, selon des responsables d'hôpitaux palestiniens. D'après des Palestiniens, les habitants du quartier bombardé ont été avertis par des appels téléphoniques israéliens et un tir de semonce.

La plupart des maisons semblaient être vides au moment de l'attaque, mais un homme a été tué dans une frappe dans le camp de réfugiés de Djabaliyah, dans le nord de la bande de Gaza.

Cinq autres Palestiniens ont également été tués dans des frappes, dont un adolescent à l'est de Gaza et trois enfants (deux frères et leur cousin) qui jouaient dans le sud de Gaza, selon un responsable du ministère de la Santé, le Dr Moaiya Hassanain.

D'après des responsables israéliens de la défense, une mosquée servant de dépôt d'armes et de poste de commandement au Hamas a été détruite vendredi à Djabaliyah. C'était un des lieux fréquentés par Nizar Rayyan, un des principaux responsables du Mouvement de la résistance islamique tué jeudi dans un raid israélien. Le bombardement qui a touché sa maison de Djabaliyah a également tué ses quatre femmes et onze de ses enfants, selon des médecins palestiniens.

Agé de 49 ans, Nizar Rayyan était considéré comme l'un des cinq principaux décisionnaires du Hamas. Il était étroitement lié à l'aile militaire du Mouvement de la résistance islamique, qui a promis de venger sa mort.

L'armée israélienne, selon des responsables de la défense, avait passé un appel téléphonique et tiré un missile d'avertissement avant de détruire le bâtiment.

Plusieurs milliers de personnes ont participé vendredi à une cérémonie en sa mémoire. «La résistance palestinienne n'oubliera pas et ne pardonnera pas», a déclaré un parlementaire du Hamas, Mushir Masri.

L'aviation israélienne a par ailleurs largué à l'est de Gaza des tracts comportant des numéros de téléphone et adresses mail, invitant la population à signaler l'emplacement des lanceurs de roquettes visant le sud de l'État hébreu.

L'opération «Plomb durci» lancée le 27 décembre n'a pas fait cesser les tirs palestiniens, et deux roquettes ont atteint vendredi matin la ville d'Ashkelon, blessant légèrement deux Israéliens, selon la police. Les trois lance-roquettes utilisés pour ce tir ont été détruits par une frappe de l'aviation, selon l'armée.

À Jérusalem, où plusieurs milliers de policiers avaient été mobilisés en prévision de manifestations contre l'offensive israélienne à Gaza, les prières du vendredi se sont terminées sans incident. Mais dans un quartier de Jérusalem-Est, des affrontements ont eu lieu entre des jeunes et la police anti-émeute. Il n'y aurait pas eu de blessés.

Selon le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, seuls 3 000 Palestiniens ont participé aux prières du vendredi en raison des craintes de violences. Seuls les Palestiniens âgés de plus de 50 ans avaient été autorisés à accéder à l'esplanade des Mosquées.

«Nous condamnons ces mesures, et nous croyons qu'elles vont à l'encontre de la liberté de culte», a affirmé Mohammed Hussein.

En Cisjordanie, plusieurs milliers de personnes ont manifesté, en solidarité avec le peuple de Gaza.

À Ramallah, la police palestinienne fidèle à Mahmoud Abbas a empêché les manifestants de crier des slogans pro-Hamas et d'agiter des bannières de ce mouvement. Trois activistes du Hamas ont été arrêtés.

À Naplouse, quelque 3 000 partisans du Hamas ont protesté contre l'offensive israélienne, chantant et appelant à une attaque contre les Israéliens à Jérusalem.

Plus de 400 habitants de la Bande de Gaza ont été tués et environ 1 700 blessés depuis le début de la campagne aérienne israélienne, selon les autorités sanitaires palestiniennes. D'après l'ONU, plus de 60 civils, dont 34 enfants, figurent parmi les tués. Trois civils et un soldats israéliens ont été tués par les tirs de roquettes palestiniens.