Les forces terrestres israéliennes se tenaient prêtes mardi à intervenir dans la bande de Gaza où les attaques aériennes visant à mater le Hamas ont fait près de 370 morts depuis samedi, alors que se multiplient les appels au cessez-le-feu qu'Israël refuse à ce stade.

«Les forces terrestres sont prêtes à agir. Tout le monde est en place sur le terrain», a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'armée, Avital Leibovitz. «L'option existe. Elle peut être appliquée, mais pour l'instant nous ne frappons que par les airs et par la mer», a-t-elle précisé.

Depuis le début de l'offensive samedi, Israël a frappé la bande de Gaza essentiellement par les airs et épisodiquement par la mer, tout en agitant la menace d'opérations terrestres.

Au total, 367 Palestiniens, en majorité des membres du Hamas, ont été tués et plus de 1.700 blessés dans les attaques israéliennes depuis samedi, selon un nouveau bilan fourni par le chef des services d'urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein.

Il a affirmé que des dizaines de civils figuraient parmi les morts, dont 39 enfants de moins de 16 ans et 13 femmes.

Deux soeurs, âgées de 4 et 11 ans, ont été tuées mardi matin dans un raid qui a visé une charrette tirée par un âne à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, selon des sources médicales.

Dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de ce territoire, un Palestinien a été tué et deux autres blessés dans un raid aérien contre une position de la police du Hamas, selon les mêmes sources.

Côté israélien, une vingtaine de roquettes ont été tirées contre le sud du pays, faisant un blessé à Sdérot, selon le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.

Les sirènes ont pour la première fois retentit à Beersheva, à une quarantaine de km de la bande de Gaza, mais aucune chute de roquette n'a été signalée dans le secteur, a précisé Micky Rosenfeld.

Les tirs de roquettes et d'obus de mortiers ont fait depuis samedi quatre morts en Israël: trois civils et un soldat. Selon l'armée, pendant cette période, plus de 200 roquettes et obus de mortier ont été tirés.

En marge des violences, la diplomatie internationale s'est activée.

A Paris, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, à l'influence limitée au Proche-Orient, tenaient mardi à Paris une réunion d'urgence pour demander un cessez-le-feu immédiat.

Les Européens, premiers bailleurs de fonds de l'Autorité palestinienne et opposés à tout contact direct avec le mouvement islamiste Hamas considéré comme une organisation terroriste, devaient proposer mardi soir de réactiver une mission d'observation de l'UE au terminal de Rafah, entre l'Egypte et Gaza, interrompue depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, en juin 2007.

Auparavant, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU, Russie) devait se concerter lors d'une conférence téléphonique au niveau ministériel et travailler à une déclaration commune, selon des sources diplomatiques à Londres.

A Bruxelles, la Commission européenne a de nouveau demandé tant au Hamas qu'à Israël, d'arrêter leurs attaques, tout en appelant à des «mesures urgentes» pour permettre l'accès de l'aide humanitaire à la population civile de Gaza.

Les chefs d'Etat des monarchies pétrolières du Golfe se sont joints au concert de demandes d'arrêt des attaques israéliennes, au terme de leur sommet annuel à Mascate.

En Egypte, le président Hosni Moubarak a lui aussi appelé à l'arrêt immédiat des raids israéliens.

«Nous disons à Israël que ses agressions sont rejetées et condamnées et qu'elles doivent cesser immédiatement», a-t-il affirmé.

Les dirigeants israéliens affirment que l'opération «plomb durci», d'une violence inédite depuis l'occupation des territoires palestiniens par Israël en 1967, vise à mettre fin aux tirs de roquettes sur le sud du pays.

Le ministre des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer a pour sa part affirmé mardi à l'AFP qu'Israël n'était «pas intéressé à ce stade par un cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza».

«Ce que nous voulons ce n'est pas un cessez-le feu mais un arrêt du terrorisme», a lui aussi déclaré le président Shimon Peres lors d'une intervention au ministère de la Défense à Tel-Aviv.

A New York, lundi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon avait estimé que «Israël et le Hamas doivent cesser leurs actes de violence et un cessez-le-feu doit être déclaré immédiatement».

Mais le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a affirmé mardi qu'Israël était prêt à se battre pendant «des semaines».

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a pour sa part affirmé que les opérations en cours étaient «la première phase parmi plusieurs autres déjà approuvées par le cabinet de sécurité».

Par ailleurs, une vedette de la marine israélienne a heurté un bateau transportant des militants propalestiniens qui tentaient mardi matin de briser le blocus imposé à la bande de Gaza, le contraignant à faire route vers le Liban.