Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a rejeté lundi, lors d'une rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui ne garantirait pas l'arrêt total des tirs de roquettes palestiniennes contre l'Etat hébreu.

«Non seulement le Hamas doit arrêter de tirer (des roquettes) mais il ne doit plus être en mesure de tirer» ces roquettes, a affirmé M. Olmert à M. Sarkozy, lors d'un entretien à Jérusalem, selon un haut responsable israélien. «Nous ne pouvons pas accepter un compromis qui permettra au Hamas de tirer (des roquettes) dans deux mois contre les villes israéliennes», a-t-il ajouté.

«Le but de l'opération n'est pas de mettre fin au pouvoir du Hamas, même si nous pouvons le faire», a insisté le responsable israélien.

Effectuant une tournée régionale, le président français a plaidé lundi auprès des dirigeants palestiniens et israéliens pour un «cessez-le-feu humanitaire de plusieurs jours» dans la bande de Gaza.

«L'urgence aujourd'hui, c'est de faire cesser les violences et nous l'Europe nous voulons un cessez-le-feu le plus rapidement possible et que chacun comprenne que le temps travaille contre la paix», a dit M. Sarkozy à Ramallah, après un entretien avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas.

«Nous avons besoin d'une trêve humanitaire de quelques jours, c'est l'intérêt de tout le monde. Israël est fort, Israël doit prendre le risque de la paix», a-t-il insisté plus tard devant le président de l'Etat hébreu, Shimon Peres.

Un diplomate occidental a indiqué que la France travaillait, en coordination avec certains de ses partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU et avec les Etats arabes, à la rédaction d'un projet de résolution.

Le Conseil devait discuter mardi d'un tel texte lors d'une réunion ministérielle en présence de ministres arabes des Affaires étrangères et de leur homologue français, Bernard Kouchner, dont le pays assume en janvier la présidence tournante du Conseil de sécurité.

Mais selon le responsable israélien, M. Olmert a jugé que le vote d'une telle résolution ne serait pas «judicieux».

«A ce stade, et compte tenu de l'évolution sur le plan diplomatique, il ne serait pas judicieux de voter une résolution sur cette question parce que l'expérience a montré qu'Israël ne peut pas se permettre de perdre sa liberté d'action contre le terrorisme», a dit M. Olmert, selon ce responsable.

Ce responsable a ajouté que des efforts de paix étaient actuellement menés par Washington, et qu'ils seraient probablement plus efficaces qu'une action au Conseil de sécurité.

«Il existe actuellement des initiatives régionales menées par les Etats-Unis (...) Il y a des progrès. Israël estime que ces initiatives, impliquant plusieurs pays arabes dont l'Egypte, seraient plus efficaces qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU», a dit le haut responsable israélien.

Mais MM. Olmert et Sarkozy sont convenus que le président français poursuivrait ses efforts en faveur d'un accord incluant l'Egypte, selon ce responsable.

Plus tôt, le président américain George W. Bush avait maintenu son ferme soutien à Israël en rejetant tout cessez-le-feu qui ne serait pas assorti de conditions garantissant la sécurité d'Israël.

«Je sais que les gens disent: il faut un cessez-le-feu. C'est une noble ambition. Mais tout cessez-le-feu doit comporter des conditions telles que le Hamas ne se serve pas de Gaza pour tirer des roquettes», a dit M. Bush dans ses premières déclarations publiques depuis le déclenchement des opérations terrestres israéliennes dans la bande de Gaza samedi.