Israël va autoriser huit journalistes étrangers à se rendre dans la bande de Gaza dont l'accès est interdit à la presse internationale depuis le début de l'offensive contre le Hamas, a annoncé vendredi l'Association de la Presse étrangère (FPA).

Cette décision qui fait suite à une injonction de la Cour Suprême n'a toutefois pas pu être mise en oeuvre vendredi en raison d'un désaccord avec la FPÀ sur les huit journalistes concernés. Selon la FPA, les autorités israéliennes ont décidé de choisir deux des huit journalistes étrangers, ce que l'Association a refusé.

La FPÀ a exprimé son «mécontentement», affirmant que les autorités avaient pris le prétexte d'un manque de temps pour coordonner l'entrée des journalistes au moment même où le terminal d'Erez, entre Israël et Gaza, était ouvert pour permettre à des ressortissants étrangers de sortir de ce territoire.

La décision d'autoriser l'entrée des journalistes étrangers dans Gaza fait suite à une injonction de la Cour Suprême qui a ordonné à l'État de permettre à un groupe de huit journalistes d'accéder à la bande de Gaza, selon la FPÀ qui se fonde sur le texte de l'injonction.

La FPÀ s'était dans un premier temps félicitée qu'une autorisation de passage ait été enfin accordée tout en exprimant sa «grave préoccupation» pour le nombre réduit d'autorisations qui sont réclamées par des dizaines de journalistes.

Un des vice-Premiers ministres israéliens, Eli Ishaï (Commerce et industrie) s'est en revanche réjoui des limitations imposées aux médias.

«Nous ne pouvons permettre à la presse internationale de servir de bureau de relations publiques pour les terroristes du Hamas» a-t-il déclaré dans un communiqué.

«Les journalistes qui insistent tant pour rentrer à Gaza feraient mieux d'aller voir les enfants de Sderot, d'Ashkelon et de toute la périphérie de la  bande de Gaza, et d'avoir honte», avait déclaré mercredi le directeur du Bureau gouvernemental de presse, Daniel Seaman, chargé des accréditations pour les journalistes travaillant en Israël.

Depuis le début de l'offensive israélienne, les points de passage avec la bande de Gaza sont ouverts à l'acheminement de l'aide humanitaire internationale, mais fermés au passage des personnes.

Exceptionnellement, le terminal d'Erez a été ouvert vendredi pour permettre à quelque 400 personnes possédant une double nationalité de fuir Gaza sous les bombes.

Ces départs d'étrangers interviennent alors que l'armée israélienne a achevé ses préparatifs en vue d'une possible offensive terrestre à Gaza.

Le terminal d'Erez était fermé depuis le début des opérations samedi dernier, sauf pour permettre le passage d'un nombre limité de blessés civils palestiniens soignés dans des hôpitaux israéliens.

L'accès de la presse étrangère à la bande de Gaza, soumise à un blocus depuis le coup de force du Hamas en juin 2007, est régulièrement interdit par Israël.

Plusieurs médias internationaux, dont les agences de presse, couvrent le conflit grâce à des journalistes palestiniens travaillant à Gaza.

Les seuls points de passage entre la bande de Gaza et le monde extérieur sont avec Israël, sauf à Rafah à la frontière avec l'Égypte où le passage est interdit aux journalistes.