Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront mardi à Paris en urgence pour se concerter sur les efforts de règlement du conflit entre Israël et le Hamas, a annoncé lundi le ministère français des Affaires étrangères.

«Les ministres évoqueront la contribution de l'Union européenne au règlement de la crise actuelle, en liaison avec les efforts de la communauté internationale, notamment ceux du Secrétaire Général des Nations unies», a précisé le quai d'Orsay dans un communiqué. La réunion se tiendra à 17H30 GMT au siège du ministère et sera suivie d'un dîner de travail. Convoquée par le ministre français Bernard Kouchner, elle réunira également le haut représentant de l'Union pour la politique extérieure Javier Solana et la Commission européenne.

La France exerce ce semestre la présidence tournante de l'UE. Elle passera jeudi le relais à la République tchèque.

Paris a fait savoir lundi que l'Union était prête à accroître son aide humanitaire aux populations de Gaza. «La France et l'Union européenne qui sont déjà les principaux soutiens humanitaire et économique des populations de Gaza sont prêts à amplifier leur aide pour répondre à l'urgence», a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal.

Mais la France a réaffirmé que la priorité devait être un retour à la trêve entre Israël et le Hamas. Une trêve de six mois, arrivée à échéance le 19 décembre, n'a pas été reconduite par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

«Notre priorité immédiate est l'arrêt des violences et le retour à la trêve. C'est la demande exprimée par la présidence du Conseil de l'Union européenne dès la fin de la trêve et par le Conseil de sécurité des Nations unies samedi soir», a précisé le porte-parole.

Le président français Nicolas Sarkozy s'est, de son côté, entretenu au téléphone avec son homologue égyptien Hosni Moubarak pour discuter des «modalités envisageables d'une sortie de crise» à Gaza, a annoncé la présidence.

Selon des sources diplomatiques, l'Union européenne envisage plusieurs pistes pour essayer de promouvoir cette sortie de crise.

L'une des contributions possibles serait la reprise d'une mission d'observation de l'Union européenne au terminal de Rafah qui sépare la bande de Gaza de l'Egypte.

Cette mission actuellement interrompue pourrait, si les différentes parties l'acceptent, être étendue aux points de passage entre Israël et Gaza et permettre éventuellement un assouplissement du blocus du territoire palestinien.

La France étudie aussi la possibilité d'appeler à une trêve humanitaire, selon ces sources. Un déplacement dans la région des ministres français et tchèque des Affaires étrangères Bernard Kouchner et Karel Schwartzenberg n'est pas non plus exclu, a-t-on également indiqué de source diplomatique.

Israël a attaqué lundi des cibles du mouvement islamiste pour la troisième journée consécutive dans la bande de Gaza où ses raids ont fait 345 morts dont 57 civils, alors que se profile la perspective d'attaques terrestres. Cette opération israélienne, déclenchée samedi, est une riposte à des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza sur des localités israéliennes.

«Si les tirs criminels contre Israël et ses citoyens ne cessent pas totalement, Israël aura recours à tous les moyens et tous les types d'actions légaux dont il dispose pour faire en sorte que l'ennemi mette un terme à ses agressions illégales», a affirmé le ministre israélien de la Défense Ehud Barak.

Deux civils ont été tués en Israël par des tirs venus de Gaza depuis le début des raids israéliens.