Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a assuré samedi que les sanctions américaines contre son pays n'auraient aucun impact sur les politiques intérieures ou étrangères de Téhéran.

« Il est clair que nous faisons face à la pression des sanctions des États-Unis. Mais est-ce que cela mènera à un changement de nos politiques ? Je peux vous assurer que non », a déclaré M. Zarif lors d'une conférence du Doha Forum, au Qatar.

« S'il y a un art que nous avons perfectionné en Iran et que nous pouvons enseigner à d'autres, c'est l'art d'éviter les sanctions », a-t-il ajouté.

Les États-Unis, dont l'Iran est la bête noire, ont quitté unilatéralement en mai l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre Téhéran et plusieurs grandes puissances.

L'administration de Donald Trump a par la suite rétabli des sanctions américaines, notamment contre le secteur énergétique.

Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs nié samedi les accusations selon lesquelles l'Iran aurait armé les rebelles Houthis en guerre au Yémen depuis 2014.

« Nous n'avons jamais fourni d'armes aux Houthis », a-t-il dit, ajoutant : « Ils ont assez d'armes, ils n'ont pas besoin d'armes de l'Iran ».

Il a également les accusations de simples « allégations », les opposant aux « faits » prouvant que d'autres pays armaient des parties au conflit yéménite.

« Je n'ai pas besoin de montrer une quelconque preuve sur les avions qui survolaient le Yémen et bombardaient les Yéménites », a-t-il clamé. « Ce sont des avions fabriqués par les États-Unis et ce sont des combattants saoudiens, je présume, qui pilotent ces avions ».

« S'il y a des allégations sur des armes iraniennes, il y a des faits sur des armes américaines, des faits sur les Saoudiens bombardant les Yéménites », a-t-il conclu.

L'Arabie saoudite, rival régional de l'Iran, intervient depuis 2015 au Yémen à la tête d'une coalition, aux côtés des forces progouvernementales.

M. Zarif a dès lors blâmé les États-Unis et leur allié saoudien, responsables, selon lui, du « cauchemar humanitaire » que traverse le Yémen.

Il a ensuite fait référence au meurtre début octobre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique du prince héritier Mohammed ben Salmane, dans le consulat de son pays à Istanbul par des agents saoudiens : Riyad pense « pouvoir s'en tirer » à bon compte, a-t-il jugé.