La Corée du Nord va préserver son savoir-faire nucléaire en dépit de ses promesses aux États-Unis en faveur d'une dénucléarisation, selon son ministre des Affaires étrangères, Ri Yong Ho, cité par un média iranien à l'occasion de sa visite en Iran.

Lors de la rencontre le 12 juin entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, ce dernier a réaffirmé son engagement en faveur d'une « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », une vague déclaration d'intentions sans calendrier ni modalités, bien loin de la dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible » qu'exigeaient les États-Unis.

En dépit de cet engagement, « nous allons préserver notre savoir-faire nucléaire parce que nous savons que les Américains n'abandonneront pas leur hostilité à notre égard », a dit M. Ri, cité par l'agence de presse iranienne Mehr, proche des conservateurs.

Le ministre nord-coréen était arrivé à Téhéran mardi le jour même du rétablissement des sanctions américaines contre l'Iran. Il a rencontré de hauts dirigeants iraniens dont le président Hassan Rohani et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

« Traiter avec les Américains est difficile », a dit M. Ri lors d'une rencontre avec le chef du Parlement iranien Ali Larijani. Il a affirmé que le « principal objectif » de son pays était une dénucléarisation de toute la péninsule coréenne. Pour cela, « il est nécessaire que les Américains respectent aussi leurs engagements, mais ils refusent de le faire », a affirmé le ministre nord-coréen cité par Mehr.

Les « Américains disent de belles paroles lorsqu'ils négocient et promettent un avenir brillant, mais n'appliquent pas leurs engagements quand il s'agit de passer à l'action », a dit de son côté M. Larijani.

Les États-Unis ont rétabli mardi des sévères sanctions économiques contre l'Iran, après leur retrait unilatéral en mai de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.

Ces sanctions comprennent des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des mesures pénalisantes sur les achats dans le secteur automobile

En novembre, une nouvelle série de sanctions entrera en vigueur et ciblera le secteur pétrolier, vital pour l'Iran, ainsi que les transactions financières et le transport.