Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou après s'être opposé de toutes ses forces pendant des mois à l'accord sur le nucléaire iranien a pour la première fois évoqué lundi à Washington la nécessité de veiller à ce que cet accord soit appliqué.

«Nous avons un intérêt commun à empêcher l'Iran de violer l'accord qui a été signé et nous allons coopérer sur ce sujet», a déclaré M. Nétanyahou à la presse à l'issue de sa rencontre avec le président américain Barack Obama à la Maison-Blanche.

«Tout le monde sait que nous avons eu des différents sur cet accord, mais la question maintenant est que pouvons nous faire?», s'est-il interrogé tout en refusant d'élaborer sur la teneur d'un quelconque mécanisme de surveillance de cet accord.

Face aux questions des journalistes, il s'est contenté d'évoquer une coopération bilatérale sécuritaire renforcée notamment en terme de renseignement.

Le face-à-face de lundi entre MM. Nétanyahou et Obama était le premier depuis un an et surtout le premier depuis la conclusion en juillet d'un accord entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, pièce maîtresse de la politique étrangère de M. Obama qualifiée d'«erreur historique» par M. Nétanyahou.

Le premier ministre israélien s'était employé durant des mois à tenter de convaincre les parlementaires américains de torpiller cet accord. Il était allé jusqu'à s'adresser au Congrès en mars, suscitant la plus vive irritation de la Maison-Blanche.

M. Nétanyahou s'est toujours opposé à l'accord avec l'Iran en assurant qu'on ne pouvait pas faire confiance à Téhéran, que les contrôles prévus par l'accord étaient insuffisants et que la levée des sanctions permettrait aux Iraniens de financer leurs alliés dans la région, y compris le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique, ennemis d'Israël.

Israël se considère comme la cible désignée d'un Iran qui serait doté de la bombe atomique et est considéré comme le seul pays doté de l'arme nucléaire au Moyen-Orient, même s'il ne reconnaît pas en disposer.