Les États-Unis restent l'«ennemi numéro un» de l'Iran malgré l'accord nucléaire, a déclaré mardi l'ayatollah Mohammad Yazdi, président ultraconservateur de l'Assemblée des experts, une des plus puissantes institutions d'Iran, ont rapporté les médias iraniens.

L'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances ne doit pas «changer notre politique étrangère, la République islamique d'Iran considère toujours les États-Unis comme l'ennemi numéro un», a déclaré l'ayatollah Yazdi dans son discours d'ouverture de la réunion annuelle de l'Assemblée des experts qui s'achève mercredi.

L'Assemblée des experts, composée de 86 religieux élus, est chargée de nommer le guide suprême d'Iran, surveiller son action et éventuellement le démettre.

M. Yazdi a ajouté que l'Iran ne permettrait pas que les États-Unis «contrôlent de nouveau» l'économie du pays.

«Les États-Unis, et derrière eux Israël, sont à l'origine de tous les complots» et «ils mettent le Proche-Orient en feu pour protéger Israël», a déclaré M. Yazdi, citant la situation en Syrie, en Irak ou encore au Yémen.

Faisant écho aux déclarations de M. Yazdi, le chef des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, a affirmé que les États-Unis demeuraient «toujours le grand Satan», a rapporté le site de l'armée d'élite iranienne, sepahnews.com.

«Il ne faut pas se laisser berner par les nouveaux slogans américains (...),car l'hostilité des États-Unis à l'égard du peuple iranien n'a non seulement pas diminué, mais elle a même augmenté (...) Ils utilisent d'autres méthodes», a déclaré M. Jafari.

Le président modéré Hassan Rohani, lui-même un religieux membre de l'Assemblée des experts, a entrepris depuis son élection en 2013 une politique de réconciliation avec les pays occidentaux.

L'accord nucléaire conclu le 14 juillet avec les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) a permis de relancer les relations politiques avec les pays européens avec la visite de plusieurs délégations de haut niveau à Téhéran.

En revanche, malgré les négociations nucléaires et le rôle personnel joué par le Secrétaire d'État américain John Kerry, il n'est pas question pour le moment d'une normalisation entre l'Iran et les États-Unis, qui ont rompu leurs relations en 1980 après la prise en otage de diplomates américains par des étudiants islamistes.