Le président américain Barack Obama a affirmé mardi devant un parterre de 12 000 anciens combattants qu'une approche diplomatique ferme face à l'Iran permettrait d'éviter des «guerres inutiles» au moment où l'accord sur le nucléaire iranien rencontre la profonde hostilité des républicains.

C'est un Barack Obama déterminé qui a fait le voyage jusqu'à Pittsburgh en Pennsylvanie pour demander aux 1,9 million de membres de l'organisation des Anciens combattants à l'étranger (VFW) de donner sa chance à l'accord avec l'Iran annoncé le 14 juillet après de longs mois de négociations internationales.

Le président a dénoncé ceux qui «se targuent» d'être contre l'accord, disant que certains d'entre eux avaient à l'époque affirmé que la guerre en Irak ne durerait que quelques mois. «Nous connaissons les conséquences de ce choix (...) Et le prix que nous avons payé en sang et en argent», a-t-il ajouté.

«Il y a une façon plus intelligente et responsable de défendre notre sécurité nationale». Affirmant qu'il ne reculait pas lorsqu'il fallait lancer des opérations militaires, il a ajouté que «le vrai leadership» consistait aussi à ne pas avoir peur de négocier.

Le président américain va devoir batailler dur contre ses adversaires républicains qui dominent le Congrès. Les parlementaires ont 60 jours pour éventuellement empêcher la levée des sanctions américaines, promise par Washington et les grandes puissances en contrepartie des concessions iraniennes.

Le défi est aussi de convaincre l'opinion publique révèle un sondage de l'institut Pew Research Center conduit dans la semaine ayant suivi l'accord conclu à Vienne le 14 juillet entre Téhéran et les grandes puissances du groupe 5+1.

Selon ces chiffres, sur les 79% d'Américains qui avaient entendu parler de l'accord, 48% y étaient défavorables contre 38% d'opinions favorables et 14% d'indécis.

Pour défendre l'accord, perçu comme l'un des legs marquants de Barack Obama en terme de politique étrangère, la Maison-Blanche a lancé mardi un nouveau compte Twitter baptisé «@TheIranDeal».

Le premier message renvoyait vers une page détaillant l'accord, expliqué en texte, vidéo et infographie.

«Nous déployons de nouveaux outils en ligne dont nous nous servirons pour promouvoir l'accord récemment annoncé visant à empêcher l'Iran de développer une arme nucléaire», a déclaré devant la presse Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif.

L'un des candidats républicains à la présidentielle de 2016, Ted Cruz, a rapidement réagi au lancement de la page sur Twitter avec le simple mot «Bloquer» en majuscules et un lien menant vers un site dénonçant l'accord.