Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est déclaré lundi déterminé à prononcer un discours sur le nucléaire iranien devant le Congrès américain le 3 mars, malgré les pressions exercées sur lui.

«Je suis déterminé à prononcer un discours devant le Congrès, c'est pourquoi je suis décidé à me rendre à Washington et à présenter la position d'Israël», a-t-il lancé lors d'une réunion électorale.

La Maison-Blanche a fait part de son irritation à la suite de l'annonce de l'invitation lancée par des élus républicains du Congrès à M. Nétanyahou.

Le vice-président américain Joe Biden a annoncé qu'il serait absent lors du discours. Et le président Barack Obama a indiqué qu'il ne rencontrerait pas M. Nétanyahou, actuellement en pleine campagne électorale à deux semaines des législatives en Israël.

Le président américain a reconnu lundi à Washington avoir «un vrai différend» avec Israël au sujet de l'Iran, surtout depuis que M. Nétanyahou a annoncé qu'il allait s'exprimer devant le Congrès dont des élus menacent d'adopter de nouvelles sanctions contre Téhéran.

En Israël, plusieurs chefs de file de l'opposition centriste et de gauche en Israël, ainsi que de nombreux commentateurs ont multiplié les appels à Benyamin Nétanyahou à annuler son discours pour ne pas fragiliser la «relation spéciale» entre les États-Unis et leur pays.

M. Nétanyahou a rejeté toutes ces pressions en expliquant qu'un «mauvais accord est en préparation avec l'Iran qui va mettre en danger l'existence de l'Etat d'Israël. Il est de mon devoir de tout faire pour l'empêcher».

«Depuis la création de l'État d'Israël jusqu'à aujourd'hui, il y a eu des divergences de fond entre Israël et les États-Unis, mais nos relations sont restées solides et il en sera de même cette fois-ci», a prédit le premier ministre.

En novembre, l'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) se sont entendus pour parvenir d'abord à un accord politique avant le 31 mars et ensuite en finaliser les détails techniques pour un accord global avant le 1er juillet.

Mais ces négociations piétinent, laissant craindre une nouvelle extension des discussions, déjà prorogées à deux reprises.

Mais M. Obama a prévenu lundi l'Iran qu'il n'y aurait pas de prolongation au-delà du 31 mars et que Téhéran devait dorénavant se décider.

«Les problèmes ne sont plus techniques. Les problèmes sont maintenant de savoir si l'Iran a la volonté politique et le désir de conclure un accord», a-t-il souligné.