Les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur son programme nucléaire controversé pourraient se prolonger au-delà de la date-butoir du 24 novembre en raison des différends persistants entre les deux parties, a dit vendredi un négociateur iranien.

Les États-Unis ont aussitôt répondu qu'il restait «assez de temps» pour sceller un règlement définitif dans les délais.

L'Iran et le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient déjà repoussé en juillet l'échéance de ses négociations pour tenter de conclure un accord global qui garantirait la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de Téhéran, soupçonné de cacher un volet militaire.

La date a été fixée au 24 novembre prochain.

Dans des propos rapportés par les agences Fars et Isna, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi a insisté sur l'importance de la prochaine session de pourparlers prévue mardi et mercredi à Vienne.

«Le temps passe rapidement, nous ne sommes pas déçus jusqu'à présent, mais si nous n'obtenons pas de résultats suffisamment satisfaisants lors du prochain cycle de négociations, il est clair que nous ne conclurons pas d'accord d'ici au 24 novembre», a assuré M. Araqchi.

L'Iran «escomptait quelques progrès» durant le précédent cycle de discussions le mois dernier à New York, a par ailleurs regretté le négociateur, assurant que désormais «tout est possible, y compris une prolongation des pourparlers».

Mais le département d'État américain l'a a priori exclue: «Nous pensons qu'il reste suffisamment de temps pour travailler et parvenir à un accord complet d'ici au 24 novembre», a répondu la porte-parole Marie Harf.

«Nous sommes concentrés sur le 24 novembre», a-t-elle insisté, rappelant qu'il y aurait une rencontre trilatérale le 15 octobre dans la capitale autrichienne entre son secrétaire d'État John Kerry, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et leur homologue européenne Catherine Ashton, qui pilote le «5+1».

Mme Harf a toutefois reconnu que le «défi était difficile», après que la session de tractations à New York fin septembre n'eut pas produit de percée décisive sur ce dossier qui empoisonne la communauté internationale depuis plus de dix ans.

Les négociations butent sur la question sensible de la future capacité d'enrichissement d'uranium par l'Iran et le calendrier pour la levée totale des sanctions économiques internationales, deux points qui seront au centre des discussions à Vienne, selon M. Araqchi.