Le président américain Barack Obama a jugé irréaliste samedi de parvenir à un accord «idéal» qui démantèlerait «jusqu'au dernier boulon» le programme nucléaire iranien.

«Si nous pouvions trouver une option selon laquelle l'Iran démantèlerait jusqu'au dernier boulon son programme nucléaire et abandonnerait la possibilité même de ne plus jamais avoir de programme nucléaire et de se débarrasser ainsi de toutes ses capacités militaires, je l'adopterais», a déclaré le président Obama.

«Mais je veux que chacun comprenne bien que cette option précise n'est pas possible et nous devons en conséquence, faire en sorte de nous donner les moyens de trouver la meilleure option pour nous assurer que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire», a-t-il ajouté devant le forum annuel du centre Saban pour la politique au Moyen-Orient, à l'Institut Brookings à Washington.

«On peut imaginer un monde idéal dans lequel l'Iran dirait: +on détruira chaque élément et infrastructure (...), mais je pense que nous devons être plus réalistes», a-t-il ajouté.

«Nous pouvons envisager un accord global qui prévoit des contraintes exceptionnelles et des mécanismes de vérification et des inspections, mais qui permettrait à l'Iran d'avoir un programme nucléaire pacifique», a-t-il ajouté, avec la possibilité «limitée» pour Téhéran d'enrichir de l'uranium pour un usage civil et sous le contrôle d'observateurs extérieurs.

Mais ce scénario n'autoriserait pas Téhéran à avoir des infrastructures solides ou des centrifugeuses assez puissantes pour enrichir de l'uranium à visée militaire.

M. Obama a une nouvelle fois insisté que l'accord intérimaire obtenu le mois dernier à Genève entre l'Iran et les grandes puissances ne donnait pas «le droit (à Téhéran) d'enrichir» de l'uranium malgré les interprétations de l'accord par certains haut responsables iraniens.

«Maintenant, on entend des arguments, comme ceux du (premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou) qui disent que nous ne pouvons accepter le moindre enrichissement sur le sol iranien, point final», mais ce type d'arguments «d'un monde idéal» ne sont pas réalisables, selon lui.

Le président américain a évalué à environ 50% les chances de parvenir à accord avec Téhéran.

Lors du même forum à l'Institut Brookings, le secrétaire d'Etat John Kerry, de retour d'Israël, a redoublé les efforts de l'administration Obama de convaincre les Israéliens - ainsi que les sceptiques au Congrès américain qui préparent de nouvelles sanctions contre l'Iran -- que cet accord est un bon accord.

«Je suis convaincu que nous avons fait un premier pas solide qui a rendu le monde, et Israël, plus sûr», a dit M. Kerry.