La Maison-Blanche a affirmé mardi que l'imposition de nouvelles sanctions à l'Iran par le Congrès donnerait des arguments à la république islamique dans les négociations sur son programme nucléaire, après l'accord intérimaire obtenu fin novembre.

Le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, a en outre prévenu des élus démocrates et républicains du Sénat souhaitant voter un nouveau renforcement des sanctions contre Téhéran qu'une telle mesure serait interprétée comme une preuve de «mauvaise foi» des États-Unis.

Aux termes du texte en cours de discussion au Sénat, le renforcement des sanctions n'entrerait toutefois en vigueur que si Téhéran ne respecte pas l'accord conclu à Genève fin novembre.

«Adopter toute nouvelle sanction à l'heure actuelle saperait nos efforts destinés à parvenir à une résolution pacifique de cette question en donnant une excuse aux Iraniens pour faire pencher la balance de l'accord de leur côté», a affirmé M. Carney lors de son point de presse quotidien.

«En outre, de nouvelles sanctions sont superflues à l'heure actuelle parce que le noyau dur de nos sanctions reste en place, et les Iraniens continuent à subir des pressions extrêmes» sur leur économie, a-t-il ajouté.

«Si nous adoptons des sanctions maintenant, même avec un déclenchement différé (...) les Iraniens, et sans doute nos partenaires internationaux, considèreront que nous avons négocié de mauvaise foi», a prévenu le porte-parole.

La Maison-Blanche avait déjà mis en garde le Congrès fin novembre contre de nouvelles sanctions, contre-productives à son sens au moment où s'ouvre une «fenêtre diplomatique» avec l'Iran.

En juillet, 400 élus sur 435 ont voté à la Chambre des représentants en faveur d'un renforcement très lourd des sanctions américaines, qui placeraient par exemple sur une liste noire la totalité du secteur automobile iranien.

Le Sénat a annoncé qu'il adopterait à son tour de nouvelles sanctions en décembre, dernière étape avant l'harmonisation des deux versions par le Congrès.

M. Obama peut opposer son veto en dernier recours, mais il prendrait ainsi un gros risque politique, à moins d'un an des législatives de la mi-mandat.

L'accord intérimaire de Genève desserre l'étau de certaines sanctions en échange d'une révision à la baisse de son programme nucléaire par l'Iran, qui se soumettra à des inspections internationales plus poussées pendant six mois, alors qu'une «solution complète» sera négociée.